Par Papa Mody Sow
Après des élections locales et législatives qui se sont bien déroulées sur l’ensemble, malgré les difficultés liées principalement au système de parrainages, au plafond de la caution et à la parité des listes, le Sénégal s’achemine vers l’élection présidentielle de 2024. Des soupçons de vouloir éliminer de la course de potentielles candidatures polluent cependant l’atmosphère sociale, donnant ainsi lieu à des spéculations les plus fantaisistes, les unes plus amalgamées que les autres. La principale source d’intoxication vient naturellement des états majors des partis de l’opposition et des ennemis de la paix. D’où la nécessité de les rassurer par la réouverture du Dialogue Politique National pour discuter et trouver les meilleures ententes possibles permettant d’aller vers des élections apaisées. Parmi les mesures d’accalmie, de paix des braves, il faut acter la réhabilitation des leaders politiques que sont Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade.
Ensuite il s’agira de rassurer Ousmane Sonko et son groupe en trouvant les moyens politiques d’un règlement nogocié de ses démêlés, en convoquant prioritairement la paix civile qui n’a pas de prix, selon la conviction du Chef de l’Etat Macky Sall et du peuple sénégalais. Le tribunal de la conscience de chaque acteur fera le reste pour les soins quotidiens à prescrire aux comportements moraux et collectifs des leaders d’opinions. La leçon sera bien sue, sans nul doute! Au bout d’un Dialogue Politique inclusif et constructif, nous devrions parvenir, comme en 1992 et 2012, à un consensus fort pour permettre à toutes les candidatures de toutes les coalitions de se présenter sans entraves. Ceci est valable aussi bien pour les candidatures de l’opposition que de la majorité présidentielle, si nous aimons profondément notre patrie, et avons bien compris le sens des messages de paix venant des autorités religieuses et de la population inquiètes. Sans compter les sources et soucis diplomatiques ! La tension a atteint son paroxysme.
Or, la bataille pour la démocratie n’a de sens et de valeur que si le peuple, seul souverain, exprime en toute liberté, sans effusion de sang, son choix pour le futur président chargé de conduire son destin. Aucune résistance violente pour l’aspiration à un pouvoir quelconque ne saurait s’exercer contre l’expression démocratique et libre des suffrages des citoyens qui peuvent les porter en faveur du président Macky Sall ou d’une autre candidature. Donc comme le disait le président Abdou Diouf: “Diaka dia oubina. Ko meuna nodd noddal”.
En d’autres termes, l’élection présidentielle de 2024 devra se tenir en mode OPEN pour assurer une transition démocratique vers le régime définitif des deux mandats de 5 ans successifs bien compris et acceptés sans équivoque, autorisant ainsi le Conseil Constitutionnel de pouvoir mieux réguler le jeu démocratique. A travers cet utile exercice d”humilité et de concessions réciproques, nous allons apprendre tous de nos erreurs, vanités et insuffisances de simples humains pour parier consciencieusement sur l’intérêt supérieur de notre nation. C’est la voie du salut pour laquelle la voix de tous les sages unanimement appelle, car l’Afrique et le monde retiennent leur souffle, en attendant que le génie propre des sénégalais résolve intelligemment, l’équation délicate que l’histoire politique vient de poser si gravement. Sans exclusive et sans aucune condition, empruntons la règle du consensus pour le dépassement en vue de parachever notre système démocratique dans la stabilité et la paix.
Journaliste consultant