Créée en 1994, l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), qui regroupe huit pays, se porte bien, d’après Raïssa Kabo, sa représentante au Sénégal. Cette dernière qui s’exprimait, hier, à l’occasion de la célébration des 30 ans de l’Uemoa, affirme que la zone connaît une croissance économique de 7 % et qu’elle a su résister aux chocs exogènes comme la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. «Le choc mondial lié à la guerre en Ukraine n’a pas affecté la reprise post-Covid de la zone qui enregistre un taux de croissance en 2022 de 6,1 %, soutenu par les investissements, en particulier publics, et la consommation finale. La croissance est projetée à 6,8 % en 2024 et 2025, en lien avec le démarrage de l’exploitation de gisements d’hydrocarbures au Niger et au Sénégal», lit-on dans un document du trésor français.
La libre circulation des personnes et des biens favorise le commerce entre les pays. A cela, il faut ajouter les nombreux programmes et projets communautaires en cours. C’est le cas, par exemple, du programme énergétique visant à renforcer l’accès à une énergie fiable, durable et abordable dans la région, en favorisant le développement des sources d’énergie renouvelable.
Cependant, tout n’est pas rose. Les pays de la zone Uemoa sont parmi les plus pauvres au monde. Le taux d’endettement est estimé à 61 % du Pib en 2023 selon le Fmi, soit une augmentation de 15,8 pts de Pib par rapport à la situation pré-Covid. L’Uemoa est confrontée à la faiblesse de la compétitivité de ses économies. «C’est un des points essentiels de notre vision prospective. Mais pour cela, il faut que les populations s’investissent parce qu’il faut un changement. Il faut qu’elles changent leurs habitudes de consommation. C’est une question sur laquelle, nous sommes appelés à solliciter chacun de vous pour réussir cette mission», indique Raïssa Kabo.
L’autre défi majeur, selon elle, c’est le fait de changer la structure économique de l’Uemoa qui est basée essentiellement sur les industries extractives, le secteur tertiaire et un peu l’agriculture de rente. Par ailleurs, malgré une croissance économique positive, les jeunes continuent de mourir en mer par centaine en voulant rallier l’Espagne clandestinement. L’Uemoa, bien que faisant partie des zones moins émettrices de Co2, paie au prix fort le changement climatique. En outre, l’Uemoa est confrontée à la dégradation de la situation sécuritaire et l’instabilité politique notamment au Mali, au Niger et au Burkina en proie à des rebellions.