C’est désormais un rendez-vous incontournable pour les jeunes du quartier de Fass qui ont envie d’être primés et donc qui vont bien travailler à l’école. Marianne Alice Gomis, la fondatrice et présidente du mouvement 100% FASS, a encore honoré les meilleurs élèves de la commune de Fass-Colobane-Gueule Tapée. Pour la quatrième édition de l’arbre de Noel, qui s’est tenu dimanche dernier, elle a déboursé plus de 3 millions de francs pour primer entre 150 et 200 élèves.
«Ce sont les résultats qui nous motivent, parce que les parents n’ont pas souvent les moyens de payer des répétiteurs. D’ailleurs dans le quartier les ¾ des enfants n’ont plus besoin de répétiteurs. Cette récompense est l’une des meilleures manières de stimuler les enfants», explique Marianne Alice Gomis. Puis elle ajoute : «Cet arbre de Noel vise également à responsabiliser les enfants, en leur montrant que dans la vie rien n’est gratuit et qu’il faut se battre pour obtenir quelque chose. Quand on veut réussir dans la vie, il faut se battre»
Cet arbre de Noel a été initié en 2016. La première édition 75 enfants avaient été primés mais il n’y avait pas de critère d’excellence. Mais pour les autres années, on a exigé les notes des élèves, dit-elle.
«Mais la deuxième édition était basée sur le critère de l’excellence. Et nous avons constaté que les notes se sont améliorées. La meilleure note était de 18,80. Et pour cette édition, nous avons une note de 19,22. Nous sommes donc satisfaits et fiers», se réjouit la présidente de 100% FASS.
Marianne Alice Gomis explique son geste par son engagement citoyen, qui se résume, selon elle, en une association pour le bien-être de Fass, 100% FASS et un Gie de femmes. Cette édition est dédiée à une de ses nièces, une pionnière de cet arbre de Noel qui avait beaucoup d’ambition pour le quartier.
D’autre part, Marianne Alice Gomis fustige l’indifférence de la commune et des entreprises installées dans le périmètre communal. «La première édition, la mairie nous a appuyés, mais depuis 2 ans, on organise cet arbre de Noel avec nos propres moyens. Depuis deux ans aussi on essaie de sensibiliser les entreprises installées sur le périmètre communal sur leur RSE. Mais, malheureusement, on a l’impression de s’adresser à des tonneaux vides», s’insurge la présidente de 100%. Elle affirme qu’elle leur a envoyé des courriers qui sont restés sans suite.
«Jusqu’au moment où je vous parle, nous n’avons reçu aucune réponse de leur part. Elles nous snobent, alors que avec l’acte 3 de a décentralisation, la RSE est devenue est une obligation. Quand on gagne de l’argent, on a une responsabilité envers les populations. Car si un particulier décide de dépenser autant d’argent pour motiver les enfants du quartier, ces entreprises doivent y participer. Il faut qu’elles sachent qu’elles ne peuvent plus venir chez gagner de l’argent et ensuite partir », poursuit-elle.
«Il faut que les entreprises accompagnent les populations à améliorer leur cadre de vie et à soutenir l’éducation des enfants, parce que c’est la base de tout. Fass a une très belle ceinture scolaire puisqu’on peut aller de la maternelle à l’université sans avoir besoin de prendre un car de transport. Si on avait un accompagnement même modeste des autorités communales ou des entreprises présentent dans la commune, on ferait des meilleurs résultats», plaide-t-elle.
