La situation du pays reste préoccupante et dans tous les domaines, d’après l’ancien maire de Dakar. Pape Diop affirme que la propension du Gouvernement à considérer que tous les voyants sont au vert, se heurte hélas à la dure réalité que traverse notre tissu économique et industriel en particulier le secteur prive national.
«Malgré les gesticulations du Gouvernement tendant à nous vanter la bonne santé de l’économie du pays, nous avons près de 900 milliards du service de la dette soit près du ¼ du budget national arrête pour l’exercice en cours à 4.215 milliards, ce qui représente sans conteste une proportion très élevée», affirme le leader de Bokk Gis Gis.
Il s’y ajoute, d’après lui, que la dette prétendument « modérée » ne prend pas en compte la dette intérieure qui est autour de 400 milliards et la faible résorption est la plus grande menace à la survie de l’entreprise locale, notamment les PME/PMI qui représentent 90% de notre tissu économique et industriel.
«Quant au taux de croissance projeté à 6,8% en 2020, il est non seulement l’un des plus faibles dans la zone UEMOA, mais il a aussi la particularité d’être extraverti et ne profite que peu ou prou au secteur prive national », poursuit Pape Diop qui fustige ainsi l’attitude du Gouvernement qui a toujours consisté à présenter un tableau reluisant de notre économie en total décalage avec la réalité.
Selon lui, il en est ainsi de l’état désastreux des finances publiques à propos duquel, le Gouvernent de Macky SALL est systématiquement dans le déni. Alors que ses mesures de hausse du prix du carburant, du ciment, de l’électricité et celles à venir ainsi que le relèvement de l’impôt à l’importation, témoignent des difficultés de l’Etat à honorer ses engagements et de sa frénésie à renflouer ses caisses, dit-il.
Au plan sectoriel, Pape Diop exprime sa préoccupation au sujet de deux secteurs-clés de notre économie, à savoir l’agriculture et la pèche, sans compter les secteurs sociaux tels que l’éducation et la sante.
Concernant le secteur agricole, il affirme que la campagne de commercialisation de l’arachide connait d’énormes difficultés au vue de la situation de la SONACOS qui, faute de matières premières a déflaté 1 050 travailleurs saisonniers.
Quant au secteur de la pèche, il dit comprendre toute la désolation des acteurs qui demandent plus de respect et de considération de la part des pouvoir publics. Le SEN se désole qu’il ait fallu trois jours de grève de le part des mareyeurs pour que le Gouvernement daigne mettre fin aux nombreuses tracasseries auxquelles ils étaient soumis au niveau des ponts bascules.
Concernant les pécheurs, Pape Diop exhorte le Gouvernement à tenir compte de la doléance qu’ils lui ont exprimée de ne pas reconduire les accords de pêche avec l’Union Européenne arrivés à terme, de renforcer la sécurité en mer et de réaliser enfin, les travaux de la brèche de Saint Louis devenue une zone particulièrement accidentogéne.