Le gouvernement français a présenté ce mercredi matin en Conseil des ministres un projet de loi prévoyant la restitution d’œuvres au Sénégal et au Bénin. Jusqu’à présent, la loi n’autorisait pas ces restitutions, car les œuvres des collections publiques sont considérées comme inaliénables et imprescriptibles. Il fallait donc faire évoluer le cadre juridique. À une loi générale pour l’ensemble des demandes, le gouvernement a donc préféré une loi spécifique pour ces deux restitutions. A première concerne le Sénégal et le sabre dit d’El Hadj Oumar Tall, remis en novembre dernier par l’ancien Premier ministre français Édouard Philippe au président Macky Sall. Ce texte va acter le transfert de propriété de ce sabre, alors qu’à l’époque, il avait été restitué sous forme de prêt. Cette loi va également permettre la restitution au Bénin de 26 œuvres dérobées au roi Béhanzin durant la conquête coloniale.
Pour l’instant, d’autres restitutions à des pays africains ne semblent pas à l’ordre du jour. Il faut dire que cet engagement, pris en 2017 par Emmanuel Macron, de restituer des œuvres d’art à l’Afrique a provoqué de nombreuses résistances en France, au sein de l’administration et des musées concernés. À tel point qu’aujourd’hui, du côté des autorités françaises, le discours semble avoir un peu évolué. On parle désormais moins de restitutions que de circulation des œuvres, ce qui n’est pas la même chose.
Dans ce dossier, l’Elysée a donc une priorité : mener à son terme le processus béninois, parce que c’est celui sur lequel le président français s’est directement engagé. Et c’est aussi, précisait-on récemment au sein du palais présidentiel, « le processus le plus emblématique de ce qu’on veut faire, c’est-à-dire pas seulement restituer des objets mais aussi en faire le support d’un partenariat culturel renouvelé ».
Rfi.fr