Le Sénégal compte principalement sur la dette extérieure pour financer son plan de relance économique d’un montant de 14 712 milliards de francs Cfa. Cependant, le pays va bientôt atteindre le plafond fixé par l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa). «L’Etat du Sénégal est au bord de la limite autorisée dans l’Uemoa en matière d’endettement. Notre taux d’endettement est de 69 %, qui est déjà à surveiller en raison des normes communautaires», affirme Abdou Khadre Dieng, maître de conférences titulaire à la faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’Ucad et chercheur au Centre de recherches économiques appliquées (Crea). Déjà le fonds Force covid-19 d’un montant de 1000 milliards de francs Cfa a été financé par les bailleurs à hauteur de 735 milliards.
Dans son dernier rapport, le Fmi souline qu’à mesure que la crise se poursuit, les problèmes de solvabilité- l’incapacité de rembourser les dettes- sont de plus en plus présents au premier plan. « Les créanciers vont inévitablement durcir leurs conditions, notamment en augmentant les taux d’intérêt. Ainsi, le crédit va devenir plus cher pour un pays pauvre et endetté comme le Sénégal», explique un spécialiste de la finance.