L’accès au financement est une contrainte majeure pour les entreprises du secteur privé et les micros, petites et moyennes entreprises (Mpme) en particulier. Selon un rapport de la Banque mondiale intitulé : obstacles au développement du secteur privé, le Sénégal se classe mal par rapport à l’Afrique subsaharienne ou à la moyenne mondiale pour ce qui est des principaux indicateurs de l’accès au financement des entreprises privées.
Le rapport souligne que moins d’une entreprise sur quatre, environ 22,6 %, a contracté un prêt bancaire ou une ligne de crédit. Et lorsqu’elles parviennent à obtenir un prêt ou une ligne de crédit, les entreprises doivent encore mettre en gage des actifs importants pour garantir leurs prêts. «Par exemple, trois entreprises sur quatre, soit 78,9 %, ont été invitées à fournir une forme de garantie lorsqu’elles ont fait une demande de prêt», note le rapport.
En outre, le rapport indique la valeur de la garantie requise est très élevée, en moyenne 271,7 %, et extrême pour les petites entreprises, soit 428,7 %, mais beaucoup plus petite pour les grandes entreprises, soit 160,7 %. «Les conditions de prêt sont également difficiles en raison du type de garanties exigées par les banques, les terrains et les biens immobiliers étant les formes de garantie préférées dans environ 53,1 %, soit la moitié des cas. Il s’agit là d’un obstacle supplémentaire, car il est extrêmement difficile pour les petites entreprises d’obtenir ce type de garantie et peut être quasi impossible pour les jeunes entreprises et les start-ups».
La catégorie des Pme est celle qui a le plus de difficultés à obtenir du crédit. Celles ci représentent environ 99,8 % du nombre total des «entités économiques» et environ 70 % de la population active, selon le dernier recensement de l’Ansd. Pourtant, les données montrent qu’elles ne perçoivent qu’environ 8 % du financement total accordés par les institutions financières. «On estime que 43 % des moyennes entreprises et 59 % des petites entreprises considèrent que l’accès au financement est leur principal problème, ce qui génère un lourd déficit de financement d’environ 0,9 milliard de dollars», souligne le rapport.