La pauvreté n’est pas une fatalité. Le continent africain peut bien connaître un développement économique à l’instar des pays du sud-est asiatique. Mais cela suppose des préalables. Et ce n’est pas l’abondance de ressources naturelles qui fera décoller l’Afrique.
En effet, l’ancien Premier ministre de Macky Sall par ailleurs fondateur de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT), soutient que les économies africaines ont moins besoin de ressources nouvelles que de stratégies de croissance à révolutionner, corruption à stopper et vraie démocratie à installer pour le choix de bons gouvernants. A défaut, dit-il, l’Afrique restera tonneaux des Danaïdes.
Abdoul Mbaye prend ainsi le contre-pied du chef de l’Etat qui a déclaré lors du sommet de Paris consacré au plan de relance des économies du continent que le plafonnement de l’endettement (à 70% du PIB pour les pays membres de l’Uemoa), le seuil de 3% du déficit budgétaire à ne pas dépasser et le coût élevé des primes d’assurance, à cause d’une perception exagérée du risque d’investir en Afrique, alors même que pour nombre de pays africains, ce risque n’est guère plus élevé qu’ailleurs, sont des obstacles au développement économique de l’Afrique.
«Au FMI, nous estimons que l’Afrique a besoin d’un financement supplémentaire d’environ 285 milliards de dollars d’ici à 2025 pour prendre des mesures adéquates face à la COVID-19. Sur ce montant, 135 milliards de dollars seraient destinés aux pays à faible revenu. Il s’agit du strict minimum. Pour faire plus, c’est-à-dire pour remettre les pays africains sur la voie de la convergence avec les pays riches, il faudra dégager une somme environ deux fois plus élevée. Nous publions aujourd’hui une note avec plus de précisions à ce sujet », a déclaré, lors du sommet, la présidente du FMI.