Les jours de Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi), semblent être comptés. Selon l’agence Reuters, le conseil d’administration du Fmi a ajourné vendredi ses travaux sans prendre de décision sur son avenir précisant qu’il demanderait des informations complémentaires concernant les accusations dont elle fait l’objet.
D’après Reuters, le conseil d’administration du Fmi a déclaré avoir fait des «progrès significatifs» mais a ajouté avoir décidé de demander «des détails supplémentaires apportant des clarifications afin de terminer rapidement (son) examen de la question».
On reproche à la directrice générale du Fmi d’avoir favorisé certains pays dans les rapports «Doing business», lorsqu’elle était à la Banque mondiale. D’ailleurs, c’est à cause de ces «irrégularités» dans les données des éditions 2018 et 2020 du rapport «Doing Business» que la direction de la Banque mondiale a suspendu l’édition suivante et lancé une série d’examens et d’audits.
Il s’agit d’un examen externe indépendant des faits et circonstances ayant entouré les irrégularités constatées dans les données des éditions 2018 et 2020 du rapport “Doing Business”, d’après un communiqué de la Banque mondiale. «Par ailleurs, parce que les rapports internes ont soulevé des questions d’éthique, concernant notamment la conduite d’anciens responsables du Conseil des Administrateurs ainsi que de certains employés actuels et/ou anciens de la Banque, la direction a porté les allégations y relatives aux mécanismes internes appropriés de reddition de comptes de la Banque », lit-on dans un communiqué de la Banque mondiale.
L’Afrique comme bouclier
Toutefois, la présidente du Fmi peut compter sur le soutien du continent africain. La semaine dernière, seize ministres africains des Finances et de l’Économie du continent ont salué son «leadership», dans la lutte contre la Covid-19. Dans un communiqué, ils affirment que les allégations entourant l’édition 2018 du rapport Doing Business de la Banque mondiale sont graves et doivent faire l’objet d’une enquête.
Toutefois, précisent-ils, «nous pensons également que cette enquête doit être menée de manière à ne pas porter atteinte à l’intégrité du Fmi et, surtout, à permettre à Mme Georgieva, qui a réfuté ces allégations, de bénéficier d’une procédure juste et équitable». Selon eux, les nations africaines–et tous les pays–veulent des dirigeants indépendants et rigoureux à la tête des institutions multilatérales. «Avoir des personnalités fortes comme Mme Georgieva répond cette exigence. Si la communauté internationale se hâte de juger et marginalise des championnes comme Mme Georgieva, elle causera un préjudice irréparable à notre système mondial à un moment où nous devons combattre la Covid-19, lutter contre le changement climatique et relever bien d’autres défis», disent-ils, ajoutant qu’ils reconnaissent tous que Kristalina Georgieva a fait preuve d’un leadership solide et stable pendant cette période de crise. Ils affirment également qu’elle a joué un «rôle décisif» dans l’allocation générale sans précédent de droits de tirage spéciaux (Dts) équivalant à 650 milliards de dollars américains et a fait preuve d’un leadership avéré. D’après eux, elle a fourni des liquidités et des réserves tampons à de nombreux pays qui se trouvaient dans le besoin. Et elle a été un partenaire d’une valeur «inestimable» qui a contribué à leurs succès collectifs.