Hamid Fall, Inspecteur principal des Impôts et des Domaines de classe exceptionnelle : «Tous les agents sont soumis à la hiérarchie et au devoir de réserve»

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WalfQuotidien: Que répondez-vous aux agents des Impôts et Domaines qui décrient la gestion du directeur général?

Hamid FALL: C’est très simple, il y a plusieurs amicales et un syndicat, maintenant tout le monde y va à vau-l’eau. L’idéal voudrait qu’on converge vers une seule personne, en l’occurrence le directeur général. Si on ne le fait pas, il y a une dichotomie et il faut la corriger.

Qu’est ce qui explique cette dichotomie?

C’est la pluralité de natures d’agents qui l’explique, parce qu’ils n’ont pas toujours les mêmes intérêts.

Comment expliquez-vous ce gap de 200 milliards à la Dgid par rapport à la somme qu’elle doit recouvrer?

Il y a ce qu’on appelle la réalisation des objectifs de recettes. Chaque année, la Dgid doit répondre aux missions qui lui sont assignées. Maintenant, quand ce n’est pas possible, cherchons à voir où se situe le problème. Et le problème c’est qu’il y a trop d’interventions. Laissons les agents du fisc faire leur métier et ils vont recouvrer tous les impôts possibles au Sénégal.

Vous voulez dire qu’il y a des gens qui empêchent les agents du fisc de faire correctement leur travail ?

Non pas tout à fait, parce que le problème peut venir dedans ou du dehors.

Comment est-il possible d’empêcher une personne libre de faire son travail?

Dans l’Administration, il n’ y a qu’une liberté relative, tous les agents sont soumis à la hiérarchie et au devoir de réserve .

Vous voulez dire qu’il y a des agents qui sont corrompus ?

Non ce n’est pas mon propos.

Là, vous donnez du grain à moudre à ceux qui s’attaquent à la direction générale ?

Dans toute situation de conflit, il y a des gens qui sont contre et des gens qui sont pour. Ils s’affrontent donc sur le champ conflictuel qui ne peut être arbitré que par la haute hiérarchie.

Selon vous, qu’est ce qui explique ces lenteurs souvent dénoncées par certains chefs d’entreprises ?

Ils ont besoin d’un quitus fiscal, ils l’obtiennent en 24 heures. Ils ont besoin d’exonération fiscale, ils l’obtiennent tout de suite. Il n’y a pas de lenteurs, je regrette. Cependant, les lourdeurs administratives peuvent exister comme partout ailleurs…

A vous entendre parler, on a l’impression que vous donnez raison à Sonko et Bougane…

Excusez moi je ne saurai répondre à cette question parce que je suisassujetti au devoir de réserve.

Sonko étant un inspecteur des Impôts, on suppose que sa parole fait foi.

Sans enfreindre mon devoir de réserve, j’ai la liberté de dire que Cheikh Ousmane est un brillant fiscaliste. Il est libre de faire de la politique. Mais sur ce terrain , je ne saurai me prononcer, ne saurait me limiter qu’à mon profil de technocrate.

Beaucoup d’inspecteurs des Impôts sont candidats aux locales. Cela n’est-il pas gênant ?

Pas du tout. Les inspecteurs des Impôts font de la politique comme tout autre citoyen.

N y a-t-il pas tentation pour quelqu’un qui gère l’argent de l’Etat de l’utiliser pour les besoins de sa politique ?

Cette tentation existe dans tous les pays du monde, le Sénégal ne fait pas exception. Il faut juste que les pouvoirs publics s’emploient à travailler sur une séparation nette entre les deux stations.

Moustapha Diakhaté avait préconisé d’interdire aux fonctionnaires de faire de la politique

Chaque citoyen est libre de ses opinions . Pour ce qui me concerne, je ne suis pas de cet avis.

Beaucoup d’élus locaux se plaignent de la faiblesse de leurs ressources. Qu’est ce que le maire doit faire pour avoir des ressources suffisantes ?

Il doit faire la chose suivante: il a été élu par un budget local financé par les populations qui l’ont élu, il doit l’investir pour les populations. 

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