Amadou Cheikh NDIAYE, économiste spécialisé en méthodes statistiques et économétriques
La balance des paiements, compte statistique établi et publié (dans le cadre de l’U.E.M.O.A.) par la B.C.E.A.O., retrace l’ensemble des opérations économiques (commerciales, monétaires et financières) effectuées durant une année entre un pays et le reste du monde. Elle se compose de plusieurs balances particulières qui s’emboîtent les unes dans les autres. Elle comprend trois grands comptes ainsi qu’un poste « erreurs et omissions nettes qui est un poste d’ajustement lié aux difficultés statistiques d’enregistrement des transactions entre pays. Ce sont le compte courant, le compte de capital et le compte financier.
Le compte courant (antérieurement balance des transactions courantes) enregistre les échanges de biens, de services et de revenus. Il comprend la balance commerciale ou compte des biens et la balance des invisibles (services, revenus primaires comme les salaires des migrants et les revenus du capital tels que les dividendes et les intérêts et les revenus secondaires à savoir les transferts sans contrepartie par exemple les envois des migrants à leur famille d’origine).
Le compte de capital recense les transferts de capital telles que les annulations de dette et de créances. Le compte financier retrace les échanges de capitaux entre les pays (prêts, investissements directs étrangers, investissements de portefeuille…).
L’étude des soldes intermédiaires (+ ou -) permet d’établir un diagnostic de la situation d’un pays. Le solde du compte courant est le solde le plus commenté. Il est l’un des résultats les plus importants pour une économie. Ainsi un déficit du compte des transactions courantes correspond à un excédent du compte financier compte tenu de l’équilibre de la balance des paiements. Cet excédent résulte d’un endettement de la nation vis-à-vis-à-vis de l’extérieur, d’investissements étrangers dans le pays ou d’une réduction des créances sur l’extérieur. Ce faisant, c’est l’épargne étrangère qui vient compenser le déficit courant, c’est à dire l’insuffisance de l’épargne nationale. Il résulte de tout cela qu’un excédent du compte financier ne traduit certainement pas une bonne chose puisque des entrées de capitaux supérieures aux sorties améliorent peut être à court terme la situation de la balance des paiements en venant compenser le déficit courant qu’à plus longue échéance, il faut rembourser les prêts, payer des intérêts et verser des dividendes correspondant à la rémunération des capitaux investis dans le pays d’où détérioration du solde de la balance des invisibles particulièrement celle de services.
Lorsque les soldes des transactions courantes et du compte financier ne coïncident pas, ce sont les opérations monétaires (réserves de change) qui assurent l’équilibre de la balance des paiements. Le compte financier peut être donc déficitaire ou excédentaire et c’est à ce compte qu’il est fait référence lorsque, par abus de langage, on mentionne une balance des paiements déficitaire ou excédentaire.
Professeur d’Economie générale au Lycée de Pout Téléphone
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