La hausse enregistrée par le dollar par rapport à l’euro n’est pas une bonne chose pour l’économie nationale. Avant-hier, le billet vert s’échangeait contre 0,99 euro. Hier, les deux monnaies étaient à parité. Un seuil qui n’avait pas été atteint depuis la mise en circulation de la monnaie unique européenne.
Expert financier et fondateur de l’institut africain de trading boursier (Iatb), Guy Silva Thiam affirme que la hausse du dollar a des répercussions négatives sur l’économie sénégalaise, puisqu’elle entraîne de facto un renchérissement du coût de la vie, avec de fortes hausses qui seront enregistrées par la quasi-totalité des produits de la vie courante si l’Etat décide d’appliquer une certaine vérité des prix. Dans le cas contraire, dit-il, des pénuries artificielles seront enregistrées sur les produits et les services concessionnels seront facturés par des tranches plus faibles. La quasi-totalité des produits consommés au Sénégal sont importés. Ce qui signifie que les transactions en dollar vont être plus chères pour la zone Cfa arrimée à l’euro.
«Les importations étant en dollars et cotées en dollars, alors le renchérissement fait que nos commerçants et industriels supportent des coûts supplémentaires très élevés chez leurs fournisseurs, mais aussi au niveau de leurs banques», soutient le fondateur de l’institut africain de trading boursier (Iatb). Certains pourraient penser que cette montée du dollar pourrait être bénéfique aux exportations. Que nenni. Et pour cause, selon lui, les exportations ne concernent quasiment que des produits bruts agricoles, sans aucune plus value ni début de transformation et d’amélioration.
«De ce fait, ces produits subissent le prix de l’acheteur et donc sont très peu sensibles à la fluctuation», explique Guy Silva Thiam. «Au niveau des remboursements de la dette publique, l’Etat devra payer 20 à 30% plus cher. Et cela a pour conséquence un déficit budgétaire plus accru et la rareté des ressources et donc de fortes baisses dans les dépenses publiques, l’investissement et autres appuis sociaux», souligne le fondateur de l’institut africain de trading boursier (Iatb).