Par Mamadou NDIONE
Le comportement dans l’hémicycle des « arracheurs de micro », « souleveurs d’urne », « donneurs de coups de poing », « insulteurs », « empoigneurs » et autres « casseurs de sièges » a été un coup dur pour la démocratie sénégalaise. Il a, ce comportement, aussi été un présage clair du pays que l’opposition radicale veut. Chassez le naturel, il revient au galop. S’il est vrai qu’en démocratie, même ceux qui ont tort ont droit à la parole, il n’en demeure pas moins vrai que le mode d’expression violente des divergences d’opinion est inacceptable. Nul n’a le droit, sous couvert d’immunité dans l’hémicycle, de transmettre par la parole et l’acte le mot d’ordre de la subversion comme mode d’expression politique. Ils sont allés trop loin. C’est pourquoi, tous les patriotes sincères doivent condamner ces agissements et tout faire démocratiquement pour que la germination ne prenne.
Une analyse géopolitique sincère devrait pousser tous les patriotes à la lucidité. Les vrais démocrates doivent garder leurs contradictions dans le « pipe » des joutes élégantes par acceptation collective des règles du jeu démocratique. La démocratie, c’est d’abord le respect des lois et règlements du pays. Il faut laisser chaque institution jouer son rôle jusqu’au bout et ne pas prendre les propres « souhaits de camps » pour une vérité à imposer à l’autre. Il faut également que chaque citoyen politique use de ses droits en se disant qu’il y a une institution en charge de voter les lois et une autre en charge de les interpréter pour les transformer en décision applicable à tous. En sommes, il faut débattre avec vigueur et accepter avec élégance les règles de la majorité dans l’hémicycle. Dura lex sed lex, il faut se plier aux décisions de justice après usage de toutes les voies de recours. Bref, il faut rester élégant en tout.
Les règles élémentaires de fairplay bafouées de façon impunie pourraient installer les prémices d’un chaos que seuls pourraient chercher les aventuriers. Si le signal lancé par les casseurs de l’hémicycle est la défiance de la République, il s’agira tout de suite de faire face pour ne pas avoir à gérer une situation incontrôlable. Aucun citoyen ne devrait accepter les tentatives d’instauration d’un chaos dans notre pays.
Dans un monde en crise avec tous les risques d’expression outrancière des pires formes d’extrémisme, notre pays ne doit pas se payer le luxe de faire de l’assemblée nationale un terreau de non-droit. Le Sénégal qui va exploiter bientôt son gaz et son pétrole ne mérite pas cette forme d’exhibition de la violence par ceux à qui tous nous avons collé l’adjectif « Honorable ».
La commune volonté de stabilité et de développement du pays devrait renvoyer aux calendes grecques les querelles de simple casting politique interne dans la mouvance présidentielle. La mission pour Benno Bokk Yaakar est pour les générations futures à qui nous avons l’obligation coûte que coûte de léguer un Sénégal paisible pour gérer sans anicroches les dix premières années glorieuses du pétrole et du gaz.
Le Président Macky Sall a déjà balisé le chemin avec une sécurisation juridique et stratégique de cette ressource tombée du ciel (tirée du sous-sol). Le défi sera de faire face aux diseurs chevronnés de contrevérités dans un environnement où les « influencés de l’extérieur » revêtent hélas le manteau d’agneau prêcheur. Face à ce défi complexe, l’union et le silence des ambitions individualistes d’acteurs de la mouvance présidentielle est plus qu’une nécessité : une exigence citoyenne et patriotique.
Nous devons comprendre que c’est la République et la démocratie qui ont besoin du sursaut d’orgueil de tous les gardiens connus et anonymes du patrimoine nommé Sénégal.
Maire de Diass