Changement climatique : des pertes estimées entre 7 et 15 milliards de dollars par an pour l’Afrique

Eco-Finance

C’est le continent qui pollue le moins et pourtant, c’est le plus impacté par le changement climatique. «Je voudrais juste m’appesantir sur le défi du changement climatique pour préciser que l’Afrique, en dépit de sa faible part dans les émissions mondiales de CO2, demeure le continent le plus vulnérable face aux impacts de ce phénomène », affirme Amadou Hott.

Le ministre de l’Economie et du Plan qui s’exprimait, ce vendredi, dans le cadre de la troisième réunion de la 16ième reconstitution des ressources du FAD (FAD-16), qui se tient à Dakar, en présence des représentants des pays partenaires du Fonds Africain de Développement et la direction du Groupe de la Banque Africaine de Développement dirigée par le Président ADESINA, ajoute : «Le continent africain est très en retard sur l’adaptation, subit trop de pertes et dommages liés au changement climatique évalués à environ 7 à 15 milliards de dollars par an alors qu’il reçoit peu de financements climatiques malgré ses besoins immenses».

Selon lui, le FAD a amplement contribué à la réalisation de projets prioritaires avec les High 5 du Groupe de la BAD dans les pays éligibles. Il a facilité la construction d’infrastructures de qualité, durables et résilientes au climat dans divers secteurs notamment l’agriculture, l’énergie, les transports, l’eau et l’assainissement.

Mais en dépit de ces importantes réalisations, dit-il, nos pays restent toujours confrontés à de multiples défis notamment les effets dévastateurs de la Covid-19, les conséquences néfastes du changement climatique, l’industrialisation durable pour plus d’opportunités aux jeunes et la sécurité alimentaire davantage menacée par la guerre en Ukraine.

La superposition des crises liées à la covid-19 et à la guerre en Ukraine a instauré une conjoncture internationale difficile qui a entraîné une dégradation des conditions sociales et macroéconomiques, malgré les efforts budgétaires des gouvernements.  Selon lui, cette situation remet en cause les fondamentaux des pays en développement et leur capacité à réaliser les Objectifs de Développement Durable à l’horizon 2030.

Par conséquent, une forte mobilisation de ressources concessionnelles et mixtes est plus que jamais indispensable pour soutenir nos pays, accompagner leurs plans de relance et relever tous les défis que posent ces chocs multiformes. Un tel contexte justifie toute la pertinence du FAD-16, nonobstant son impact sur le développement du continent et son ambition de s’attaquer à certains défis. Selon lui, il est donc important que les engagements financiers de l’Accord de Paris sur le Climat se concrétisent et que le continent soit une priorité dans la finance climatique mondiale au-delà des nombreuses annonces tout en lui permettant de réaliser une transition énergétique juste et équitable nécessaire pour s’industrialiser et s’électrifier.

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