L’absence du secteur privé et d’une stratégie sont les freins au développement industrielle du Sénégal. C’est du moins, ce qui ressort du forum sur l’industrialisation organisé par l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts). Vice-président de la Société des amis de l’Ansts, Cheikh Tidiane Sakho plaide pour l’implication du secteur privé, qui, d’après lui est “caché” alors que c’est lui qui fait l’industrie. Coordonnateur national du programme pays Onudi Sénégal, Malick Ndiaye indique qu’on n’écoute pas le privé.
Le représentant de l’Onudi au Sénégal, Christophe Yvetot affirme qu’il faut une bonne combinaison avec des investissements stratégiques qui facilitent les conditions pour le secteur privé ainsi qu’un écosystème favorable pour espérer réussir l’industrialisation dans cinq, dix ans. Cependant, il indique que le secteur privé local doit s’organiser en clusters et travailler avec un cahier de charges.
Au-delà du plaidoyer pour l’implication du secteur privé, il y a la nécessité d’une bonne coordination de la stratégie d’industrialisation. C’est l’avis de Cheikh Sakho qui souligen qu’il faut encourager la bonne coordination de l’industrialisation entre les ministères. «On peut bien avoir des stratégies, mais la mise en œuvre est à la base», dit-il. M. Yvetot qui confirme, pour sa part, que la stratégie générale est dépassée, ajoute qu’on parle de stratégie spécialisée. Néanmoins, il croit que l’industrialisation est possible. «L’Afrique a tout pour réussir avec la dividende démographique, la valeur ajoutée à partir des ressources agricoles. Il y a eu des essais infructueux, mais l’industrialisation est possible à voir la Chine d’avant Deng Xiao Ping», dit-il.