Le Sénégal et beaucoup de pays africains font recours aux Partenariats publics privés (Ppp) pour financer leurs grands projets notamment les infrastructures routières. Alors qu’ils ne maitrisent toujours les rouages de cette forme de partenariat ou du moins ne font pas appel à des experts. En face les multinationales ont une longue expérience dans ce pays pour avoir contracté plusieurs fois dans beaucoup de pays avec plusieurs spécialistes qui sont rompus à la tâche.
Directeur de l’Agence de régulation des marchés (Armp), Saer Niang affirme que ces grandes entreprises arrivent dans nos pays avec une trentaine de personnes pour signer un contrat. Et à l’en croire, c’est dans les ouvrages techniques, où croyant voir des ingénieurs, que vous allez découvrir que parmi ces 30 personnes, les 20 sont des avocats, les 5 sont des spécialistes de la négociation. Il y a peut-être 2 à 4 ingénieurs.
D’après lui, ce sont des gens qui, tout en réfléchissant pour poser un contrat PPP qui va durer 25 ans, 30 ans, cogitent déjà au problème qui va subvenir. «Or, forcément, cela va subvenir. Quand un contentieux arrive au bout de la 7e ou 15e année, ils l’ont déjà prévu depuis longtemps. Ils l’ont même posé dans le contrat de manière implicite de telle sorte que les gens ne perçoivent pas tout de suite», soutient-il ajoutant qu’il est important d’avoir des sachants pour pouvoir accompagner nos États.
Saer Niang souligne que la plupart de nos pays, quand on leur parle de PPP, vont vous dire : ‘’Nous allons avoir notre ouvrage, quasiment sans dépenser pour l’instant. C’est dans trois ans, quatre ans qu’on va commencer à payer des sommes raisonnables’’. «Il est clair que l’entreprise privée internationale n’est pas un philanthrope. Ce n’est pas une croix rouge non plus. Ce sont des hommes d’affaires qui cherchent à gagner de l’argent», dit-il.