Notre pays le Sénégal traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire. Des avancées démocratiques acquises de hautes luttes par nos devanciers et jusque-là jalousement préservées sont en train d’être remises en cause par un abus d’autorité manifeste allant jusqu’à séquestrer des opposants chez eux. C’est inadmissible d’interdire à des citoyens leur liberté fondamentale de manifester, inscrite dans la constitution du Sénégal.
En effet dans le Titre II de notre Charte fondamentale intitulé « Des Droits et Libertés fondamentaux et Devoirs du Citoyen », il est dit à l’article 8 que « La République du Sénégal garantit à tous les citoyens les droits et libertés individuels fondamentaux. Les libertés civiles et politiques [parmi lesquelleson note]la liberté d’opinion, la liberté de réunion, la liberté de déplacement et la liberté de manifestation », entre autres.
L’article 10 quant à lui dispose que « Chaque citoyen a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’Image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public ».
Le Président de la République Macky Sall, jadis chantre de la démocratie n’a pas le droit de faire moins que ses prédécesseurs lui qui dans un passé récent dénonçait, de concert avec tout le peuple sénégalais, les abus de pouvoir du Président Wade allant même jusqu’à saisir le Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme pour lui demander « d’interpeller dans les meilleurs délais l’Etat du Sénégal pour ses violations du droit à la vie ainsi que du droit inaliénable de tout un peuple à s’exprimer librement et à manifester pacifiquement pour le respect de la constitution et de la démocratie ».
Voilà une manière toute aussi démocratique de combattre un régime qu’on juge anti démocratique. L’opposition a le droit de manifester pacifiquement mais elle a aussi le devoir de le faire dans le respect des principes démocratiques selon les lois et règlements.
Il existe au Sénégal une forme d’indiscipline institutionnelle qui se traduit par l’irrévérence de certains hommes politiques à l’endroit de nos textes de loi. Cet état de fait impacte toute la société et constitue une gangrène qui déstructure le tissu social. Un mal ne peut jamais réparer un mal. Affaiblir, discréditer et décrédibiliser les Institutions de la République devrait être le dernier réflexe d’un homme politique raisonnable, fut-il l’opposant le plus radical.
Considérant ce qui précède, la Convention Nationale et Internationale des ABCDAIRES exprime son inquiétude sur cet extrémisme politique que l’on note sous nos cieux qui reste très dangereux et menace sérieusement notre vivre ensemble.
Convaincu que l’opposition a plusieurs manières de mener sa lutte surtout en cette période de quelques mois de l’élection présidentielle et dans ce contexte de crise économique mondial assez tendue où tous les États cherchent des solutions conjoncturelles,la Convention Nationale et Internationale des ABCDAIRES recommande :
Au lieu d’appeler à des manifestations violentes où l’on enregistre des pertes en vies humaines, des saccages et autres pillages, cette frange de l’opposition tonitruante devrait plutôt nous proposer une alternative d’offre politique plus viable et plus performante que ce que nous voyons. Il est dommage qu’à chacune de leur sortie, il est question d’accusations, de menaces d’appel au soulèvement populaire, de positions personnelles, d’invectives et d’escalades verbales,incitant une certaine jeunesse désœuvrée à sortir dans la rue au péril de leur vie.
Au demeurant, la Convention lance un appel à la jeunesse sénégalaise dans son entièreté de refuser d’être la chair à canon d’un quelconque parti politique, et pour le compte d’un quelconque leader politique. Les partis politiques d’ailleurs ont l’obligation de former leurs militants surtout les jeunes et les femmes en leadership, communication, entreprenariat etc. Dommage que les écoles du parti ne sont plus fonctionnelles et la plupart des jeunes sont sans espoir d’un lendemain meilleur.
D’où la responsabilité de l’Etat au premier chef de développer des politiques de jeunesses cohérentes et pertinentes allant dans le sens faire renaître cet espoir perdu et d’asseoir chez les jeunes la ferme conviction selon laquelle on peut rester dans son pays, y travailler et y trouver son bien-être. Il est temps de réconcilier les sénégalais avec leur patrie mère et cultiver chez eux le haut sens du patriotisme et de la citoyenneté.
Fidèles et profondément attachés aux valeurs républicaines qu’incarnait notre mentor feu Alioune Badara Cissé, nous ABCDAIRESde tous bords du Sénégal et de la diaspora, réitérons notre engagement au service de la nation sénégalaise.
Jeunesse du Sénégal, jeunesse des villes et des campagnes n’hypothéquez pas votre avenir. Ce pays vous appartient ! N’acceptez pas d’hériter un pays en lambeaux. Ceux qui sont là aujourd’hui partiront inévitablement et ceux qui viendront demain auront certainement besoin d’un existant pour gouverner et poursuivre le chemin du développement bâti sur d’énormes sacrifices et de privations à la sueur de nos devanciers dont nous devons toujours honorer les mémoires.