Officiellement, Karim Wade est l’unique candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds) à l’élection présidentielle du 25 février prochain, dans environ sept mois. Il a été «réhabilité» samedi dernier en même temps que Khalifa Sall, avec le vote de la loi modifiant la constitution. Ils ont recouvré leurs droits civiques et politiques, leur «récompense» après la participation de leur formation politique respective au dialogue national initié par le président de la République et boycotté par l’opposition.
Mais malgré sa réintégration dans le jeu politique, «le fils de son père», l’Alpha et l’Oméga des libéraux demeure toujours un cas pour sa formation politique. Contrairement à Khalifa Sall, Karim Wade reste très éloigné du Sénégal et des Sénégalais. Il est toujours dans son «exil» doré Qatar, loin des électeurs au moment où les candidats déclarés à la présidentielle font le tour du pays pour se faire connaître et faire connaître leur programme.
Pire, les responsables du parti ne savent rien de ses intentions. «Il viendra, on peut en être sûr. Mais pour dire vrai, aucun responsable ou très de personnes dans le parti ignorent quand est-ce qu’il foulera le sol sénégalais. Tout le monde ou presque ignore tout de son agenda. C’est l’omerta total», dénonce un membre des Cadres libéraux et du Comité directeur du parti.
Un flou qui renforce l’inertie du parti qui a dirigé le Sénégal de 2000 à 2012. «C’est vrai que la question du parrainage est réglée avec le nombre de députés à l’Assemblée nationale dont le parti dispose. Mais personne ne peut prendre une initiative ou faire une action politique à cause du flou qu’il a installé dans le parti», poursuit notre interlocuteur qui souligne que les gens ne savent pas sur quel pied danser à cause de cette situation. «Son attitude ne joue pas en faveur de notre formation politique», rouspète encore notre interlocuteur qui note que cela fait un bail que les instances du parti ne se sont pas réunies, en dehors des jeunes qui ont eu une rencontre informelle il y a quelques jours. «Nous sommes dans l’expectative», dit-il encore.
