Sénégal-Economie-L’apport du pétrole sur le PIB et les recettes fiscales

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Les découvertes notables de pétrole et de gaz au Sénégal, entre 2014 et 2017, ont révélé des réserves supérieures à 400 millions de barils de pétrole et plus de 1 100 milliards de mètres cubes de gaz. Parmi ces découvertes, le champ GTA, qui devrait entrer en production en 2025, contient des réserves d’environ 1 milliard de barils de pétrole et 1 132 milliards de mètres cubes de gaz.

En outre, le champ de Sangomar, qui devrait entrer en production à la mi-2024, possède des réserves de pétrole récupérables de 560 millions de barils, ainsi que 68 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Le champ de Yakaar Teranga devrait contribuer au marché intérieur avec 4 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour. Ces découvertes ont le potentiel de stimuler significativement la croissance du PIB de l’économie sénégalaise, jouant ainsi un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs de développement auxquels le pays aspire.

Le PIB nominal devrait augmenter de 12,8 % en 2024 lorsque le pétrole commencera à couler à Sangomar. La croissance réelle devrait passer de 3,8 % en 2023 à 7,1 % en 2024, puis à 9,7 % en 2025. Les recettes fiscales tirées du pétrole et du gaz devraient contribuer, en moyenne, à hauteur de 1 % supplémentaire du PIB au cours de la période de production allant de 2024 à 2045, et ainsi renforcer considérablement les ressources fiscales du Sénégal.

Financé par ces revenus, l’investissement public devrait augmenter de manière substantielle, permettant d’investir davantage dans les infrastructures publiques et le capital humain. Les exportations d’hydrocarbures devraient être florissantes, entraînant une amélioration substantielle du compte courant. Du côté de l’offre, outre l’essor attendu du secteur industriel, le secteur tertiaire (y compris les services, les assurances et les transports) pourrait bénéficier des retombées positives de l’exploitation des hydrocarbures. En outre, le secteur agricole pourrait bénéficier d’une augmentation de la production d’engrais.

Les découvertes de gisements de pétrole et de gaz pourraient également contribuer à l’objectif du pays de parvenir à l’accès universel à l’énergie. Le gaz provenant du gisement de Yakaar Teranga devrait servir le marché intérieur, renforcer le mix énergétique et permettre l’extension de l’électrification des zones rurales et périurbaines.

Il devrait également alimenter la mise en œuvre de la stratégie « du gaz à l’électricité » qui devrait, à terme, se traduire par une électricité moins chère, une compétitivité accrue et une croissance stimulée. Cela permettrait de réduire les subventions à l’énergie et d’ainsi libérer une marge de manœuvre pour les politiques sociales. La fourniture en plus grande quantité d’une énergie fiable et moins chère permettra d’améliorer les conditions de vie des ménages, de réduire les inégalités dans les zones rurales, et d’améliorer les résultats en matière d’éducation et de santé.

Toutefois, sans une approche bien structurée et transparente de la gestion de ces ressources, leur utilisation peut ne pas se traduire par une transformation économique significative. Une gestion efficace des revenus des hydrocarbures est cruciale pour atteindre les objectifs de développement du Sénégal, mais la gestion des ressources pétrolières et gazières peut présenter des défis et exacerber les problèmes de gouvernance. La production d’hydrocarbures peut initialement stimuler la croissance du PIB réel, mais elle n’engendrera pas automatiquement une augmentation de l’inclusion et des revenus pour les groupes les plus vulnérables de la population, dont la productivité reste souvent faible.

Le gouvernement doit mettre en œuvre des réformes stratégiques pour canaliser les ressources en hydrocarbures vers des programmes créant un nouveau paradigme des avantages pour la productivité des facteurs et la diversification économique. L’affectation de ces ressources à des investissements dans l’éducation, le développement des compétences des jeunes et le progrès technologique pour les petites et moyennes entreprises peut améliorer les gains de productivité de la main-d’œuvre, contribuant ainsi à un accroissement de la croissance inclusive à long terme.

 

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