LES REFORMES ECONOMIQUES STRUCTURANTES DANS LE SECTEUR EXTRACTIF

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Par Henri Valentin B. GOMIS

En 2023, la croissance économique devait atteindre 4,7 %. Donc pour avoir une plus-value dans tous les secteurs de l’économie et une croissance économique soutenue, il faut une politique efficace de transformation des matières premières. A cet effet il faudra développer l’industrie de transformation. Une industrie qui transforme des matières premières, des produits agricoles ou des produits intermédiaires, en produits semi-finis qui sont utilisés par une industrie de produits finis, qui eux-mêmes sont utilisés par les consommateurs finaux. La transformation est le procédé technique qui permet de transformer des matières premières en produits de grande consommation.

Quelles sont alors les types ou les secteurs de transformations ? Pour moi, il s’agit des secteurs extractifs (du pétrole, du gaz et des mines), de l’agriculture, de la pêche et de l’agro-alimentaire. Alors quelles réformes pour lesdits secteurs ?  Pour ce qui concerne cette étude nous nous pencherons essentiellement sur le secteur extractif qui englobe le pétrole et le gaz d’une part (A) et les mines d’autre part (B).

  1. Le secteur du pétrole et du gaz

Le Sénégal est officiellement depuis le mardi 11 juin 2024 un pays producteur de pétrole avec l’arrivée du premier baril dit first oil extrait des puits de Sangomar par Woodside l’opérateur australien actionnaire majoritaire dans le champ pétrolier de Sangomar. Il rejoint le club fermé des producteurs de pétrole brut et sous peu d’exportateur de pétrole brut avec une production prévue de 100.000 barils par jour et des revenus attendus de 700 milliards Fcfa.

Il faut noter que le secteur du pétrole engrange plusieurs activités qui va de l’exploration à la commercialisation. Les activités pétrolières peuvent être regroupées en trois grandes étapes appelées Upstream, Midstream et Downstream. En termes simples il s’agit de l’amont, de l’intermédiaire et de l’aval des activités extractives.

L’amont concerne l ‘exploration, l’exploitation, la recherche, le développement et la production pétrolière. L’intermédiaire concerne le stockage du pétrole brut tiré du puit avant son transport par voie routière, ferroviaire, maritime, sous-marine et par pipeline vers les lieux de vente ou vers les raffineries. L’aval concerne le raffinage, le stockage de produits raffinés, le transport, et la distribution ou la commercialisation desdits produits.

Le secteur de l’amont est un secteur exclusivement réservé des investisseurs en raison de la technicité de ses activités comme la recherche sismique, le forage etc. Mais ne disposant pas suffisamment de moyens financiers, techniques et de compétences nos entreprises, le secteur le plus rentable pour un pays producteur de pétrole brut, de gaz et de mines serait de promouvoir et développer les secteurs d’activités Aval, notamment le raffinage ou l’affinage et la commercialisation ou la distribution, secteurs dans lesquels il y a plus de valeur ajoutée pour une économie locale comme celle du Sénégal.

Pour entreprendre des réformes il faut d’abord jeter un regard sur la situation actuelle du secteur Aval.

  1. Le raffinage au Sénégal : la situation actuelle

Au Sénégal il n’existe qu’une seule raffinerie la SAR (société africaine de raffinage). La SAR a été créée en 1961 à l’initiative du gouvernement sénégalais et de la Société africaine de pétrole (SAP), avec le concours de grandes sociétés pétrolières. La capacité de raffinage de la SAR est d’environ 1.500.000 tonnes par an. La Société Africaine de Raffinage doyenne des raffineries de l’Afrique de l’Ouest, a pour vocation d’importer et de raffiner le pétrole brut. Elle approvisionne le marché sénégalais en produits pétroliers : gaz butane, essence, kérosène, gasoil, diesel, fuel oil etc.… La SAR importe du pétrole brut principalement du Nigéria (Bonny Light et surtout Erha). La SAR telle qu’elle existe n’est pas en mesure de relever le défi du raffinage au Sénégal avec le brut de Sangomar comme Dangote au Nigéria. Pourquoi alors une raffinerie locale et quelle est son importance sur l’économie locale d’un pays ?

  1. Importance d’une raffinerie sur les économies locales

Le raffinage du pétrole brut constitue une activité stratégique. En effet le marché international et sous régional des produits raffinés est plus rentable économiquement pour le pays producteur que la seule exportation du pétrole brut. Le secteur pétrolier aval couvre des activités aussi diverses que le raffinage de pétrole brut, l’approvisionnement, le trading de pétrole et de produits dérivés, la distribution, le commerce et la vente de détail de produits raffinés (stations-services). C’est grâce au secteur aval que le pétrole et le gaz naturel sont livrés au consommateur. Ce secteur Aval comprend les raffineries de pétrole, les usines pétrochimiques, les points de vente au détail et les réseaux de distribution du gaz naturel.

Le transport du segment aval représentant 65 % de la consommation mondiale de pétrole, c’est pourquoi il existe des possibilités pour optimiser cette partie de l’industrie pétrolière et gazière. En règle générale, le pétrole extrait du sol ne peut pas être utilisé tel quel. Un traitement s’avère nécessaire. La raffinerie permet de transformer le pétrole en produits pétroliers dérivés comme de l’essence, du carburant diésel, du carburéacteur, des produits à base d’asphalte, du mazout pour le chauffage et du kérosène pour les particuliers et les entreprises. Le raffinage du pétrole brut permet d’avoir des produits dérivés comme :  du propane, du butane, du naphta léger, du naphta lourd, du butime et de l’asphalte, de l’essence aviation, du carburant auto, du supercarburant, du kérosène, du carburant pour pirogue, des huiles motrices et autres lubrifiants.

C’est pourquoi le Sénégal gagnerait à créer une nouvelle raffinerie pour relever le défi de la transformation pétrolière et gazière que la SAR devenue vétuste ne peut seul prendre en charge. Oui, il faut une nouvelle raffinerie comme celle de Dangote ou celles qu’envisage de mettre en place le Ghana appelé « Projet Petroleum Hub ». En effet le Ghana entend mettre en place trois (3) raffineries, cinq (5) usines pétrochimiques et des installations de stockage.

Pour exemple il existe plus de 15 raffineries au Canada. Ensemble, elles produisent près de 111 milliards de litres de carburants et d’autres produits raffinés par année. Individuellement, les raffineries peuvent produire près de 12.000 à 300.000 barils par jour. Les raffineries du Canada emploient plus de 17.000 travailleurs. On peut avoir des produits pétrochimiques en créant une usine de pétrochimie. L’Alberta est le plus grand fabricant de produits pétrochimiques au Canada. Elle produit des plastiques, de l’ammoniac et de l’urée pour les engrais, des additifs pour carburant, du méthanol, des fibres textiles, des produits pharmaceutiques, et ainsi de suite. Le secteur des produits pétrochimiques représente environ le tiers des exportations totales de produits manufacturés de l’Alberta et emploie plus de 10.000 personnes.

Le raffinage du pétrole désigne l’ensemble des traitements et transformations visant à tirer du pétrole le maximum de produits à haute valeur commerciale. Selon l’objectif visé, en général, ces procédés sont réunis dans une raffinerie. Donc pourquoi avoir sa propre raffinerie ?

  1. Pourquoi avoir sa propre raffinerie et usine pétrochimique ?

Le Sénégal importe du pétrole du Nigéria, le Bonny light ou l’Erha, qu’il transforme pour les besoins de la Senelec et des consommateurs à la pompe. Le Nigéria ayant compris que le fait d’exporter son brut vers l’Europe et d’importer de l’essence, du kérosène et autres produits dérivés étaient plus coûteux que lorsque celui-ci est transformé sur place, a décidé de mettre en place une raffinerie locale. La raffinerie Dangote est une raffinerie de pétrole située à Lekki, au Nigeria, inaugurée en mai 2023. Elle a la capacité de traiter environ 650.000 barils de pétrole brut par jour, ce qui en fait la plus grande raffinerie à train unique au monde. L’investissement s’élève à plus de 20 milliards de dollars américains.

Produire son propre pétrole brut puis le raffiner soi-même permet d’avoir une maitrise sur les cours mondiaux du brut et des produits dérivés. Lorsque l’essence et le diésel sont produits par les raffineries, ils sont envoyés aux terminaux de produits, puis transportés aux points de vente au détail par camion. Au Canada, il existe près de 12.000 points de vente d’essence au détail, 88 marques d’essence et plus de 84.000 personnes travaillant aux points de vente répartis un peu partout au Canada. C’est pour cette raison que Petrosen T&S (Trade & Service)avait envisagé avec l’arrivée du pétrole brut de mettre en service sur toute l’étendue du territoire près de 365 stations-services labélisées Petrosen comme c’est le cas déjà à Fatick.

  1. Quels sont les avantages du raffinage du pétrole brut sur place ?

Les avantages sont multiples :

  • La réduction des prix à la pompe
  • La réduction des subventions à la pompe qui entraine l’allégement du budget par la réorientation de ces sommes d’argent vers d’autres secteurs comme la santé, l’enseignement…
  • La réduction du coût de l’électricité pour les ménages et les PME-PMI
  • La réduction des prix du transport routier, ferroviaire, maritime et aérien
  • La réduction des importations de produits dérivés qui implique l’exportation de nos produits dérivés dans la sous-région et à l’international
  • La rentrée de devise forte en raison de la vente de produits dérivés sur le marché international
  • La création d’emplois directs et indirects
  • La réduction du coût de la vie
  • L’approvisionnement régulier du marché intérieur.

La même question se pose pour le gaz. Une fois que le gaz naturel est traité, il est également envoyé par un réseau de gazoducs et livré aux résidences et entreprises. Chaque jour, l’équivalent de sept (7) millions de bonbonnes à barbecue de neuf (9) kilogrammes est expédié dans les pipelines du Canada. Fort de ses découvertes récentes et substantielles de pétrole et de gaz, le Sénégal se prépare désormais à faire en sorte que ses vastes ressources en gaz naturel contribuent à répondre à la demande future d’électricité et à mettre fin aux prix excessifs et prohibitifs de l’électricité qui minent son économie et les ménages.

Grâce à l’accès anticipé du Sénégal au gaz domestique bon marché, les coûts d’exploitation deviennent moins impactant que les coûts d’investissement. En d’autres termes, étant donné que les bas prix du gaz diminuent les coûts d’exploitation, il est financièrement sain pour le pays de s’appuyer sur les centrales électriques ICE, qui sont moins chères à construire. Le gaz peut alimenter le projet « Gas to power » de la Senelec, c’est-à-dire remplacer à la longue l’utilisation du fuel pour produire de l’électricité par le gaz, énergie propre. La stratégie Gas-to-Power vise à réduire la dépendance énergétique nationale vis-à-vis du pétrole et du charbon en encourageant les investissements dans le gaz comme combustible transitoire dans la transition énergétique : c’est le mix énergétique.

  1. Quels sont les avantages de la transformation du gaz ?

Les avantages sont :

  • La réduction du prix de l’électricité de 30% par le mix énergétique avec le pétrole
  • La réduction substantielle des charges des ménages et des entreprises locales
  • La réduction de l’effet de serre
  • La mise en service de gaz domestique pour la cuisson ou le chauffage
  • La rentrée de devise grâce à la vente de gaz à l’export.
  1. Le secteur des mines

Pour ce secteur, l’affinage local des minerais apporterait plus de valeur ajoutée que leur vente à l’état brut (poudre d’or). Le sous-sol sénégalais recèle une grande variété de richesses minérales : fer, or, cuivre, tourbe, cuivre, chrome, phosphates d’alumine, argiles céramiques et industrielles (attapulgite), pierres ornementales (marbre, granite etc.), sables lourds (ilménite, zircon, rutile), sables extra siliceux (sable de verrerie).

L’or et le zircon constituent les minerais les plus avantageux pour notre économie locale en construction. Le zirconium est principalement utilisé pour la production d’énergie nucléaire. Le zirconium est indispensable pour produire de l’énergie nucléaire. Réputé pour sa robustesse et ses propriétés blanchissantes et opacifiantes, le zircon blanchi se retrouve la plupart du temps dans les frittes et les vernis, appliqués aux céramiques – carrelages ou équipements sanitaires, par exemple. Également connu pour sa capacité à résister à de très hautes températures, le zircon dit « réfractaire » est souvent utilisé dans l’industrie pour créer la barbotine utilisée pour mouler des pièces. Le sable de zircon est également utilisé pour la production de zirconia fusionné, qui sert dans les pigments (ou les céramiques) et dans l’industrie automobile (plaquettes de frein).

Mais le zircon est aussi présent dans notre quotidien : ses propriétés anti-abrasives et sa brillance comparable aux diamants, lui confèrent une place de choix en joaillerie, où on le retrouve sous forme de dioxyde de zirconium. On le retrouve même dans les prothèses dentaires bien que les quantités de zircon dans ce type d’application soient limitées. D’où l’importance pour le Sénégal de mettre en œuvre toute une industrie locale de transformation ou d’affinage du Zircon.

L’autre minerai le plus important pour l’économie, c’est l’or. L’or caracole en tête des produits les plus rentables et exportés du pays, selon le dernier rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (Itie). Ce qui est étonnant dans l’extraction de l’or est que la suisse affine et le Sénégal s’efface (selon Frédéric Koller). C’est à Neuchâtel que se dresse l’usine d’affinage Metalor Technologies, la destination des 11 tonnes d’or de la mine de Sabodala-Endeavour. Ce qui veut dire que l’or profite à d’autres mais pas aux sénégalais ni à l’état du Sénégal. La majorité de la production aurifère du pays est exportée vers la Suisse. La région des mines est aussi la plus pauvre du pays. Le Temps à remonter la filière du précieux minerai, de son extraction sur place à son affinage dans le canton de Neuchâtel, permet de comprendre les paradoxes d’un commerce toujours aussi peu équitable. A l’instar du Nigéria, le Sénégal devrait conditionner l’octroi de ses licences minières à la transformation locale minière notamment aux sociétés étrangères qui présenteraient un plan de traitement local des minerais. Le Rwanda a mis en place une usine de transformation in situ d’or depuis 2019. Tout l’or qui partait à l’étranger est désormais transformé à Kigali.

L’affinage local permet d’avoir :

  • Une rentrée de devises fortes
  • La création de joailleries locales
  • La création d’emplois directs et directs
  • La création de site d’hébergements pour les acquéreurs, les revendeurs locaux, les touristes
  • La création de mesures d’accompagnement comme le transport vers les sites d’affinages et les joailleries
  • L’économie en temps et gains pour nos femmes qui vont acheter à l’international
  • La réduction du prix de l’or.

Conclusion

La Société africaine de raffinage (SAR) est une entreprise sénégalaise implantée à Mbao, près de Dakar appelés raffinerie de Mbao. La raffinerie de Mbao n’a pas réalisé à ce jour des investissements qui lui permettent de traiter le pétrole brut de Sangomar. Ce brut sénégalais contient du soufre au-delà de certaines limites. C’est pourquoi la raffinerie de Mbao traite depuis de longues années le brut nigérian notamment le Bonny light ou le Erha très faible en soufre comme le WTI (West Texas Intermediate) des USA extrait et raffiné sur place.

L’extraction du first oil devra pousser les autorités à envisager la création d’une nouvelle raffinerie pour suppléer la SAR. En effet la production pétrolière journalière selon le Directeur de Petrosen E&P (Exploration & Production) attendue serait de 100.000 barils pétrole brut en provenance de Sangomar. Mais seulement 30.000 barils pétrole brut Sangomar seront destinés à la SAR, c’est-à-dire au marché local. Selon les perspectives, la SAR pourrait raffiner 30% de brut Sangomar et 70% de brut nigérian. Donc pour absorber la majeure partie du brut Sangomar le Sénégal doit penser à mettre en place une seconde raffinerie, soit en association avec des privés nationaux, soit par des privés uniquement mais nationaux ou africains.

La raffinerie pose alors le problème du stockage et du transport du brut de Sangomar vers le site de Mbao (Midstream), mais également le transport et le stockage des produits raffinés de la SAR vers les lieux de commercialisation après raffinage (Downstream).

D’où une autre réflexion, car pour une meilleure rentabilité de coût minimum, il faut résoudre la question de la meilleure logistique de transport. Il faut envisager certainement pour le pétrole comme pour le gaz à une canalisation sous-marine, à un gazoduc ou à un oléoduc, à des camions citernes appropriés ou dédiés pour le transport du pétrole et du gaz vers lesdits sites.  Par exemple si c’est par voie maritime, un navire ou un tanker de 50KT (Handymax) pourrait être envisager pour des rotations tous les 10 jours. Ainsi au cours de l’année le navire pourra effectuer entre 35 et 36 rotations (Trois rotations par mois). Dans le cas échéant un affrétement à temps serait idéal par rapport à l’achat d’un navire qui serait onéreux pour l’état. Cet affrétement à temps procurerait de meilleurs résultats au plan économique. C’est une niche économique et un lieu d’investissement pour les privés nationaux notamment le patronat sénégalais.

Il faut noter que des Sénégalais, j’allais dire des investisseurs sénégalais ont déjà réfléchi sur la question d’une seconde raffinerie. Il suffit de les appeler pour cela. L’un deux, serait un spécialiste du pétrole et fut Directeur Général de la SAR (2004 à 2008), il s’agit de Monsieur Jean Michel Seck. A l’occasion de nos échanges il m’a fait comprendre que la nouvelle capacité de traitement du pétrole brut (1,6 millions tonne par an) ne permet pas la couverture intégrale des besoins du marché sénégalais qui est de l’ordre de 3,4 millions de tonnes par an. Pour atteindre cette capacité le Sénégal pourrait lancer la construction d’une nouvelle raffinerie de 5 millions de tonnes par an. Des sénégalais y avaient réfléchi et avaient fait la proposition à l’ancien régime (de Macky) pour leur permettre d’anticiper sur la question, mais proposition restée sans réponse. Un projet avait été ficelé et même le site de la nouvelle raffinerie identifié. Les nouvelles autorités doivent prendre le taureau par les cornes afin de créer de la richesse nationale et des emplois pour les jeunes.

Cet aval pétrolier, gazier et minier pourrait répondre aux problèmes récurrents de l’emploi des jeunes, de la cherté de la vie… et permettre de voir l’avenir avec beaucoup d’espoir.

En définitive, l’Etat du Sénégal gagnerait à plus investir dans le Midstream et le Downstream pétrolier gazier et minier où il peut dégager plus de valeur ajoutée et de richesse pour le peuple.

Avocat à la cour

1er Secrétaire de Conférence

Maitrise en Droit Public option Relations Internationales

Master II en Droit de l’Homme

Master II en Droit et Gestion Maritime

Master II en Management de l’Energie et des Ressources Pétrolières

 

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