Le changement climatique est une réalité pour le Sénégal, déjà en proie à une hausse de températures, à des précipitations irrégulières, à l’augmentation du stress hydrique, à la multiplication des aléas météorologiques et à l’élévation du niveau de la mer. Une année de sécheresse coûte 500 millions de dollars et les dégâts causés par les inondations annuelles se chiffrent à environ 100 millions de dollars.
L’érosion côtière est responsable de pertes équivalant à 3,3 % du PIB. En fonction de l’effort mondial de décarbonation, les températures devraient augmenter de 1,9°C à 4,5°C d’ici à 2090 par rapport aux niveaux de 2005, avec des températures plus élevées et encore plus de températures extrêmes prévues dans l’est et le sud du Sénégal.
Dans l’intervalle, on s’attend à une diminution des précipitations dans un contexte marqué par une très forte variabilité et des préoccupations liées au stress hydrique. L’élévation du niveau de la mer se poursuivra et, globalement, 75 % des zones côtières seront menacées par l’érosion.
Le recul du trait de côte pourrait atteindre 0,5 mètre à deux mètres par an. Dans leur majorité, les risques décelés ne sont pas nouveaux pour le Sénégal, mais ils peuvent s’amplifier au fur et à mesure que s’intensifiera le changement climatique.
Dans l’ensemble, il existe quatre sources principales de vulnérabilité climatique, analysées ci‑après, et accentuées davantage par les niveaux de pauvreté. y Les zones côtières exposées. La moitié de la population du Sénégal et les deux tiers du PIB de ce pays sont exposés à un risque d’accélération de l’élévation du niveau de la mer, ce qui intensifiera l’érosion côtière, les inondations et la salinisation de l’eau et des terres.
Rien qu’à Dakar, la population exposée à un risque d’inondation côtière augmentera de 20 % à 30 % d’ici à 2050, et les incidences économiques négatives y afférentes augmenteront de 30 %. Le capital naturel sous pression. L’agriculture, pour l’essentiel pluviale et à faible productivité, est particulièrement vulnérable, mettant en péril la souveraineté alimentaire, les emplois de près d’un tiers de la population et les moyens de subsistance de nombreuses personnes (y compris les deux tiers des groupes pauvres). Les principales exportations de la pêche et de l’agriculture (qui représentent en tout 17 % de la valeur des exportations) sont menacées, au même titre que les recettes du tourisme, essentiellement côtier (qui génère 9 % du PIB). y La prévalence en hausse des aléas naturels.