Sheikh Mamadou Dieng, Arc en ciel
Ce sera bien drôle d’aller dehors chercher de nouveaux compagnons, de revenir et de ne retrouver personne à la maison! Cette lapalissade risque bien de s’appliquer principalement au Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) et subsidiairement à Manko Wattu Sénégal partis chercher coûte que coûte, une liste commune de l’opposition.
C’est que les combinaisons et peut-être l’ardent désir d’aligner une seule liste ont pris trop de place devant le souci de bien resserrer les rangs et de fermer les brèches qui continuent de s’ouvrir dans les rangs de ceux qui dès le début, avaient choisi de rester dans l’opposition avec courage et bienveillance. Ce serait bien dangereux de jouer avec le souffle qui a entretenu la flamme lors de la traversée par vents contraires. Les interdictions, les répressions, les débauchages, les emprisonnements de nos jeunes, appliqués avec constance et rancœur pendant cinq années, avaient forgé un esprit, presque une fraternité militante. Le « Front patriotique pour la défense de la République » créé par Maitre Abdoulaye Wade au lendemain de la défaite, a tenu son rang quand beaucoup pensaient que c’était fini et que le seul terme pertinent de l’alternative était soit de se « coucher », soit de revendiquer une amitié hypothétique avec les « vainqueurs ». Par des meetings, des marches et la gestion de la coalition « Gor ca wax ja » lors du référendum, le service a été assuré pour apaiser les peurs! Cadre de réflexion stratégique, le « Front patriotique pour la défense de la République » a fait sa mission en organisant la résistance populaire face aux dérives. La traque, Acelor Mittal, le centre « Abdou Diouf » (Cicad), Pétro Tim et Frank Timiss… les scandales se sont suivis et se sont ressemblés.
Aujourd’hui le pouvoir redoute plus que jamais les prochaines élections législatives. Car il sait que les échecs et reculs dans tous les secteurs de la vie nationale, ont entamé durablement son crédit. Mais c’est justement à ce moment précis où le pouvoir est en plein désarroi face aux colères, à l’anxiété et aux doutes qui assaillent le peuple, que l’on semble rechercher de nouvelles alliances, de nouveaux poids lourds jusque là inconnus et de nouvelles connexions qui semblent vouloir exclure ceux qui étaient là quand « y’avait rien ». Personne ne l’acceptera ! Les prochaines listes communes de l’opposition ne peuvent pas ignorés « les gardiens du temple », à moins de risquer d’aller droit dans le mur. Personne ne sait rien de ce qui est entrain d’être fait, sauf un cercle très restreint de sachants qui tantôt est à Doha, tantôt à Macca et qui a réalisé la déclaration du 4 mai. L’on a fait preuve d’irrespect en pleine réunion en enjoignant les « sans grades » de l’opposition qui recherchaient leurs repères dans le schéma des réglages en cours, qu’ils peuvent choisir l’alternative de partir le cas échéant. Est-il encore temps de le faire, comme à la suite des « garmi »? En tout état de cause, « tout ce qui est fait sans toi, est fait contre toi », dit l’adage. Il est regrettable de devoir quitter des compagnons d’épreuves sur une question qui n’est pas que de principe seulement, mais qui relève aussi de la loyauté, presque de la morale.
2.5