Le Sénégal a émis, mardi 16 mai, 1,1 milliard de dollars d’obligations souveraines (eurobonds) vendues sur les marchés financiers internationaux. La dette sénégalaise a été achetée à bas coût par les investisseurs, au taux d’intérêt de 6,25%, en deçà des prévisions.
Un mois après que sa note a été relevée par l’agence de notation financière Moody’s, le Sénégal en voit les bénéfices immédiats lors de sa dernière sortie en date sur les marchés financiers internationaux.
Mercredi, le ministère des Finances a fait savoir qu’il a levé une série d’obligations financière qui vont permettre au pays de financer les projets d’infrastructures du Plan Sénégal émergent (PSE) initié par le Président Macky Sall.
4e émission d’eurobonds depuis 2009
Quelque 389 investisseurs ont présenté des offres de souscriptions pour une valeur totale de 9,3 milliards de dollars. 293 offres ont été retenues. Les investisseurs se sont montrés confiants vis-à-vis de la santé économique sénégalaise, et de sa capacité de remboursement, avec des offres de taux d’intérêt de 6,5%, soit mieux que la valeur du titre évalué par le marché, qui s’élevait à 7,2%. Finalement, les obligations ont été émises au taux de 6,25%.
Pour le ministère de l’Économie, des finances et du plan, qui s’est exprimé par voie de communiqué, « cet engouement des investisseurs internationaux pour le ticket sénégalais dénote une grande confiance du marché financier international en la politique mise en œuvre par le Président Macky Sall ».
Le Sénégal réalise ainsi sa 4e émission d’eurobonds, après celles de 2009, 2011 et 2014. En 2011, l’opération avait été conclue à un taux de 8,75%.
Coût élevé de la dette
L’émission fait suite à la tournée d’une délégation sénégalaise conduite par le ministre de l’Économie, des finances et du plan, Amadou Ba, notamment aux États-Unis, en Allemagne, en Angleterre et en France.
Le 13 avril 2017, l’agence de notation Moody’s avait rehaussé la notation du crédit souverain du Sénégal, qui était passée de B1 positif à Ba3 avec une perspective stable. « Ce reclassement traduit la réduction par le Sénégal de la vulnérabilité de son économie et du spectre d’un défaut sur sa dette », souligne encore le communiqué du ministère.
En avril également, l’économiste principal du bureau de la Banque mondiale à Dakar, Julio Ricardo Loayza, s’était inquiété, dans un entretien au journal Enquête, du coût élevé de la dette publique sénégalaise, équivalente à 10% du revenu de l’État : les intérêts représentent 2% du PIB du Sénégal. Selon l’économiste, le fait que 40% de la dette soient libellés en dollars fait peser un risque de change, le F CFA étant arrimé à l’euro.
Jeune Afrique