Après un mois de vacances, le gouvernement reprend du service le 12 septembre et devra faire face à des urgences qui ne prennent jamais des vacances. Mais du côté du pouvoir, le ministre Mame Mbaye rassure que toutes les dispositions sont prises pour faire face.
C’est sans doute au niveau social, avec l’insécurité alimentaire qui frappe une bonne partie du territoire, le retard des pluies pour certaines localités et le trop de pluies pour d’autres particulièrement à Dakar que le gouvernement est le plus attendu. «Là se trouve la priorité», déclare Abdoul Mbaye.
«Famine et insécurité alimentaire sont des faits constatés au Sénégal par la communauté internationale après près de 60 ans d’indépendance. Un scandale, car la souffrance des populations dans les zones rurales affectées par l’insécurité alimentaire n’empêche pas le Chef de l’Etat de se livrer à une distribution de deniers publics au profit de ses militants et partisans», dénonce le leader de l’Act, candidat à la présidentielle de février 2019.
Pire, Abdoul Mbaye souligne que le retard constaté des pluies en 2018 aggravera malheureusement la situation du monde rural, également l’extrême pauvreté au Sénégal.
Après un mois de vacances, le gouvernement du service le 12 septembre. Et du côté du pouvoir, on reconnaît également que les urgences, c’est la toujours demande sociale. Néanmoins, Mame Mbaye Niang, le ministre du Tourisme, se veut rassurant. «Un gouvernement, c’est la prévision», dit-il, ajoutant que le gouvernement continue à travailler, malgré les vacances gouvernementales.
D’après lui, il y a des ministres qui assurent l’intérim des autres tout en faisant leur propre travail. «Nous continuons de travailler, ce sont les Conseils des ministres qui sont suspendus pour permettre à certains ministres de régler des affaires personnelles. Mais à chaque fois, il n y a que dix ministres qui sont absents. Sur les seize ministres qui ont des portefeuilles, il y a au minium douze à treize ministres qui restent sur le territoire national et continuent à travailler. Donc, il y a une continuité», explique le ministre Mame Mbaye Niang.
D’après lui, un dispositif est là en permanence pour faire faire face à toute situation qui se présente, même si, dit-il, le gouvernement est en vacances. «Donc, aucune situation ne peut être imprévue», rassure le ministre.
Mais, en tout état de cause, Mame Mbaye Niang renseigne le Premier ministre et le ministre de l’Agriculture ont tenu une réunion interministérielle pour anticiper et prendre en compte ce type de problème.
Ainsi, pour faire à l’insécurité alimentaire, le gouvernement va proposer des nouvelles semences adaptées aux changements climatiques. «Quand on a un pourcentage élevé de notre population qui vit de l’agriculture, naturellement, il y a des procédures établies pour faire face à beaucoup de situations. Il y a un dispositif de veille mis en place par la direction de protection des végétaux (Dpv) qui, depuis deux mois, a été mise en alerte pour voir s’il y aura des criquets pèlerins», renseigne le ministre.
Avant de poursuivre: «La direction de l’agriculture a fini de réfléchir sur des semences adaptées à proposer aux agricultures et a présenté le projet à l’Autorité par le biais ministère de l’Agriculture pour nous permettre de nous adapter à toute situation qui se présentera. La pluie ne dépend pas de nous, mais l’obligation du gouvernement est de se préparer à faire face aux aléas».
Le parrainage, l’autre question épineuse qui attend le Chef de l’Etat et son équipe en septembre. En effet, Macky Sall doit faire face à la fronde généralisée de l’opposition qui récuse avec force la loi sur le parrainage et plus généralement la modification du code électoral. «Il a créé un système de parrainage unique au monde avec le seul but de neutraliser des opposants politiques », critique son ancien Premier ministre.
Mais du côté du pouvoir on se veut formel. Membre du Secrétariat exécutif national, l’instance dirigeante de l’Apr, Mame Mbaye Niang martèle avec force que le parrainage est derrière. «Aujourd’hui, il ne s’agit plus de discuter de la pertinence du parrainage, c’est inscrit dans la constitution», assène-t-il.