ABDOUL MBAYE : «LE PIRE EST A VENIR EN 2020»

Politique

Les Sénégalais doivent s’attendre en 2020 à une situation économique plus difficile que cette année finissante.

«Dans le prolongement de la mise en œuvre de la politique d’ajustement structurel se substituant à une fausse «phase 2 du PSE», l’année 2020 sera une année de tensions économiques et sociales: la dépense publique sera resserrée au détriment du fonctionnement de l’administration, de l’éducation et de la santé, le gaspillage en voitures et voyages pourrait être poursuivi. La dépense sociale souffrira également des priorités accordées à quelques grands projets à terminer dont des immeubles administratifs inoccupés», déclare Abdoul Mbaye.

Ce dernier qui s’exprimait, hier, lors d’une conférence de presse, d’ajouter: «Le pouvoir d’achat des ménages sera pressurisé. Le harcèlement fiscal des entreprises sera renforcé. Il est à cet égard annoncé que le déficit budgétaire devrait, d’après de curieuses projections, se réduire très rapidement grâce à une pression fiscale augmentant de 20% en deux années».

Ces difficultés qui seront le quotidien des Sénégalais durant la prochaine année sont, d’après lui, la conséquence des choix économiques hasardeux, des mensonges du pouvoir et de l’ajustement structurel imposé. «L’échec de la politique économique du régime de Macky Sall a imposé un ajustement structurel déguisé en Instrument de Coordination de Politique Économique (ICPE)», poursuit.

Il s’agit, d’après lui, du resserrement du déficit budgétaire, la priorité au règlement des échéances de la dette extérieure, les ponctions sur le pouvoir d’achat des ménages par la fiscalité et la hausse des prix, le harcèlement fiscal des entreprises sur lesquelles on dit pourtant compter pour porter la relance économique lorsque la capacité d’intervention économique de l’État a été dilapidée par mauvais choix économiques, mauvaise gestion et incompétence.

Et à l’en croire, pour la campagne qui s’annonce, les prévisions sont encore plus pessimistes. D’après lui, elles sont le résultat d’une stratégie «ignoble» visant l’enrichissement de politiciens vendeurs de mauvaises semences dites sélectionnées et subventionnées, aux dépens des paysans et du contribuable sénégalais. «J’avais qualifié cette attitude scélérate de financement du sous-développement. Mes tentatives en 2013 de restaurer une production de semences certifiées ont été combattues puis abandonnées», se souvient-il, ajoutant que l’insécurité alimentaire affectera près d’un million de personnes au Sénégal.

S’agissant de la hausse du prix de l’électricité, l’ancien Premier ministre affirme que le Sénégal avait déjà l’une des électricités la plus chère de la sous-région. «L’augmentation des tarifs après celle des produits pétroliers, participe à l’objectif de réduire le déficit budgétaire en même temps que le pouvoir d’achat des ménages. Rien ne la justifie qui ne relèverait d’une compétitivité insuffisante de la Senelec d’une part, et de sa gestion dépendant d’impératifs politiciens d’autre part», poursuit-il.

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