”Les finances publiques sénégalaises apparaissent comme ayant été gérées par des ordonnateurs, des comptables non habilités. Ce compte géré par le ministre des Finances 300 milliards francs Cfa sur cinq ans. Ça fait quand même (il ne termine pas sa phrase). 60 milliards francs Cfa par an, des rachats de dettes compromises auprès des banques. Qu’est ce que l’argent public a à faire avec des dettes compromises ? C’est scandaleux ! Même si c’est évoqué dans le rapport, je crois que ce qu’il faut en retenir, il ne doit pas y avoir de la place à l’impunité. Ça suffit !
Les noms ne sont pas donnés, les dates ne sont pas précisées pour certainement éviter une liaison avec les identités des présumés coupables. Il faut que cela cesse. Il y a une pagaille qui a été organisée avec les finances publiques par les politiques et par le premier d’entre eux le président de la République parce que sans lui ce n’est pas possible. Cette pagaille a coûté des centaines de milliers de milliards au Sénégal, aux Sénégalais parce qu’il s’agit de deniers publics. Il ne faut plus que cela se renouvelle. Même si le ministre a assuré qu’on va régulariser, il faut que les sanctions tombent, des poursuites soient engagées parce que parfois même les sociétés privées, même les banques se sont rendus complices.
En tant qu’ancien banquier, quand vous ouvrez un compte dans une institution financière, que vous devez le faire fonctionner on vous demande d’abord au nom de quels pouvoirs agissez-vous, montrez-nous les statuts de l’entreprise, la délégation qui vous permet de retirer des fonds, pour pouvoir éventuellement en déposer. Mais comment on peut ouvrir un compte avec des deniers de l’Etat sans demander qui est ordonnateur, qui a le droit de le mouvementer et recevoir des ordres parce qu’il est ministre, trésorier général et procéder à des décaissements. Ça ne peut pas rester impuni et à la limite lorsque la responsabilité des banques est engagée, elles doivent rembourser l’Etat.
Il y a des affaires avec le secteur privé qui sont effarantes. Je me souviens d’Ansar automobile, 16,5 milliards francs Cfa pour louer des véhicules. Avec une telle somme, vous pouvez acheter plus de 300 véhicules Toyota à 50 millions francs Cfa l’unité sur cinq ans. Vraiment, il faut sanctionner de la manière la plus sévère tous ces écarts. Ceux qui ont pris l’argent, ceux qui ont donné l’argent, ceux qui ont caché des chiffres, ceux qui ont donné des instructions pour se faire. Il y a parmi les points qui auraient pu être approfondies puisqu’on va bientôt parler du surendettement du Sénégal.