Félicitations aux Lions pour cette brillante et méritée qualification. Cependant, à voir l’équipe nationale jouer, on a l’impression de regarder un match de championnat populaire (navétane) tellement le jeu proposé est laborieux. Aucune construction, nos défenseurs se contentent de jeter le ballon à nos attaquants. Pas de fluidité, l’équipe s’attend soit à une accélération d’Ismaila Sarr ou à un coup de génie de Sadio Mané pour faire la différence. Même à 10 contre 11, on a du mal à imposer notre rythme. Pourtant, le Sénégal dispose d’une pléthore de joueurs qui font les beaux jours des plus grands clubs des championnats Européens.
Le coach lui-même, a reconnu lors du match-aller qu’il y avait des déchets dans la production du jeu. Il reconnaît les carences de l’équipe mais malheureusement n’arrive pas à solutionner les problèmes. La critique que nous émettons est bien fondée. Aliou Cissé on n’a beau le sermonner, l’amener à la raison mais il s’obstine, depuis 2017, avec ses deux milieux défensifs au niveau du milieu de terrain. Comment peut-on faire du jeu avec deux milieux dont la vocation est de récupérer les ballons ? Pour qu’il y ait du beau jeu coach, il nous faut deux organisateurs qui sont très habiles balle au pied.
Nous avons de très bons gardiens, de très grands défenseurs, d’excellents excentrés et des finisseurs que toute équipe aimerait avoir. Mais alors pourquoi le Sénégal n’arrive-t-il toujours pas à convaincre avec sa pléiade de stars ? On a beau amener tous les bons ingrédients à une femme mais si elle ne sait pas cuisiner, elle ne vous servira pas un bon mets. Aliou Cissé n’arrive toujours pas à avoir un onze type. Là où Bruno Metsu a su dessiner son équipe type en un seul match face au Maroc. Aliou Cissé a essayé plus de 88 joueurs depuis qu’il est à la tête de l’équipe nationale.
Le problème principal de l’équipe se situe au niveau du milieu de terrain. Pape Alioune Ndiaye, Gana Gueye, Frank Kanouté, Pape Cheikh Diop et Salif Sané ont tous le même profil. Ils sont des récupérateurs et par conséquent ne peuvent pas avoir un apport offensif considérable. Est-ce de leur faute si on leur demande de faire une tâche qu’ils ne peuvent remplir ? Parmi ces 05 milieux défensifs, un seul doit être sur le terrain. Mais Aliou Cissé comme s’il avait leur complexe nous propose toujours de jouer avec deux récupérateurs depuis que Krépin est devenu un titulaire indiscutable parce qu’avant il jouait avec 03 récupérateurs.
Puisqu’il préfère jouer en 4-3-3, il nous faut alors un autre relayeur qui a la même technicité, la même vivacité et la même vista que Krépin Diatta. Cela permettra au joueur du FC Bruges de souffler et de mieux s’exprimer car présentement toute l’organisation repose sur ses épaules. Actuellement, seuls deux joueurs ont plus ou moins le même profil que lui en équipe nationale. Il s’agit de Santy Ngom et Sidy Sarr. Voilà deux joueurs habiles balle-au-pied et qui sont capables de casser les lignes. Santy Ngom, même s’il ne joue pas assez dans son club, a la particularité d’avoir fait ses preuves pour son seul et unique match en équipe nationale. Il doit être l’exception qui confirme la règle. On a besoin de deux relayeurs très techniques à savoir Krépin Diatta et Santy Ngom(ou à défaut Sidy Sarr). Derrière, Pape Alioune Ndiaye (ou Salif Sané) pourra se charger des tâches défensives.
C’est ainsi que l’équipe pourra produire du très beau jeu et avoir une possession de balle qui pourra lui permettre de scorer sur des phases de jeu élaborées depuis la défense. Vu que nous sommes déjà qualifiés, il revient maintenant à la FSF de trouver des sparring-partners à la hauteur de nos joueurs. Nous n’avons plus besoin de croiser en amical des équipes de seconde zone. Visons très haut si nous voulons réellement remporter la prochaine CAN et atteindre le dernier carré d’as lors du prochain mondial. Par ailleurs, je demande solennellement au coach de permettre, à titre symbolique, à Henry Camara de disputer son 100e match en équipe nationale. Il le mérite amplement car il fut principalement celui qui nous a permis de filer en quart de finale lors du mondial de 2002.
Eternel Wadiste
Moïse Rampino