Par Dr Massirin Savané
Une analyse fine du conflit du sahel qui se deroule à nos frontières nous montre qu’il est parfaitement possible, avec des subterfuges, d’incarner le pyromane et le sapeur pompier. C’est l’image que nous donne l’activisme débordant de certaines puissances étrangères qui furent pourtant à l’origine des conflits du moyen Orient, de l’Afghanistan, de l’Irak et de la Libye. L’islamisme au Sahel qui a reveillé les velléités d’un Azawad autonome, n’est rien d’autre qu’une métastase de ces différents foyers cités plus haut. Le Sahel et la zone du lac Tchad sont devenues aujourd’hui des régions insécures et instables. Malheureusement l’intervention Turque en Libye et celle annoncée de la Russie au Mali ne feront que renforcer les présences étrangères en Afrique.
Heureusement pour le Sénégal, la Casamance instable fait frontière avec des pays (les 2 Guinées) qui ont acquis leur indépendance de haute lutte et dont les peuples sont réfractaires à une quelconque présence étrangère sur leur sol (opération Gabou ou contigent Angolais en Guinée Bissau); les seules ingérences que la défaite de Yaya Jammeh et la victoire de Emballo ont réduites ne pouvaient être que via les pays de la sous région.
En Afrique, le plus souvent, certains pays africains, sous la dictée des forces imperialistes travaillent contre d’autres pays africains. Ce sont bien les forces Tchadiennes qui ont occupé Kidal et permis aux terroristes alors en déroute, suite à l’opération Serval, de mieux se réorganiser pour faire de Kidal leur fief. Les plus avertis me diront sûrement que le Tchad y fut contraint car en même temps, son régime était sous la menace de d’autres rebelles venus du Tibesti et qu’il avait besoin de la couverture aérienne Française dans son propre pays; du donnant-donnant?
Le Burkina Faso de Compaoré n’était-il pas le refuge des Islamistes tels que Iyad El Ghali sous la protection de Gilbert Diendéré?
Le vrai drame de certains de nos pays, c’est le fait que certaines puissances étrangères continuent à y entretenir des réseaux occultes, parmi les élites, parfois, à l’insu parfois de nos Etats. C’est-à-dire des africains cupides et égoïstes, sous ordres, qui travaillent contre les intérêts fondamentaux et stratégiques de leurs propres pays. Ils se retrouvent aussi bien sur l’échiquier politique que dans le domaine économiques et même intellectuels; ce sont à la limite des apatrides.
Pour la situation des derniers jours au Mali, j’ose espérer que nous ne confondrons jamais les revendications de l’Imam Dicko avec les complaintes réelles des peuples du grand Mali, berceau des cultures de presque tous les peuples de l’Afrique Occidentale, où les différentes ethnies ont toujours vécu dans une harmonie presque parfaite.
L’imam Dicko est un islamiste emmitouflé d’une peau d’agneau. Il ne parle de démocratie que par ruse. Je précise que Hitler est lui aussi arrivé au pouvoir par voie démocratique et nous connaissons la suite.
Il y’a quand même certaines questions auxquelles il va falloir trouver des réponses.
Pourquoi l’Algérie accepte-t-elle encore de garder des repaires résiduels de terroristes sur son territoire? Pourquoi la frontière Mauritannienne avec le Mali habrite-t-elle des nids de jihadistes.
Pourquoi le Sénégal, qui a une bonne armée, est absent du G5 Sahel alors qu’il est partie prenante du CILSS?
Pourquoi certaines puissances mondiales et l’Egypte soutiennent-ils le Général qui combat le Gouvernement légal reconnu par l’ONU?
Je termine par dire que le Sénégal doit aider le Mali à tenir debout au prix du sang car c’est le principal verrou sur d’éventuelles attaques contre notre islam Malékite et notre modèle laïc et démocratique.