L’année scolaire à venir risque d’être mouvementée. Abdoulaye Ndoye, Secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems), représentant le G7, les syndicats les plus représentatifs dans le secteur de l’éducation et de la formation, avertit sur les gros nuages qui planent sur l’année scolaire.
«Nous avons pris de manière précise, nette et claire que la stabilité du système éducatif dépendra de l’application stricte des accords consignés dans le protocole signé le 30 avril 2018, mais également la reprise des négociations avec le syndicats des inspectrices et inspecteurs, ce syndicat est en grève depuis plusieurs mois et n’a pas d’interlocuteurs», dit-il.
Ce dernier qui s’exprimait, lors d’une rencontre organisée par le Haut conseil du dialogue social (Hcds) de lister les points sur lesquels ils attendent la réponse du gouvernement : «Il y a la question des lenteurs administratives qui persistent toujours et il n’y a pas d’indicateurs pour mesurer le niveau de production des actes et les lenteurs administratives plombent la carrière des enseignants. Il s’agit des actes d’intégration, d’avancement, de validation et de radiation. Il y a les prêts Dmc, l’engagement pris par le gouvernement dans le protocole d’accord et durant les séances de monitoring, cet engagement n’a pas été respecté. On n’a pas versé les deuxième et troisième tranches, alors que c’est un engagement ferme du gouvernement du Sénégal. Il y a la question des parcelles non viabilisées, cet engagement n’a pas été également honoré. Le paiement des rappels, les retards sont inquiétants de même que les alignements. Mais la question des mises en solde, cette année l’objectif était de mettre en solde 10 000 enseignants, entre janvier et juin 2019 on n’a mis en solde 2000 enseignants, c’est grave et c’est inquiétant. Il y a aussi, la lancinante question du système de rémunération qui a fini de fédérer toutes les organisations syndicales enseignantes, tous les agents de la Fonction publique.»
Pour cette rentrée des classes, les syndicats d’enseignants veulent des mesures fortes. «Il ne s’agit plus de négocier, ni de discuter. Donc, le Haut conseil doit veiller à l’application des accords si l’on veut une année scolaire stable et apaisée, parce que nous avons une stabilité précaire. Nous sortons d’une année électorale, mais vous n’avez pas entendu les syndicats, nous ne sommes pas des politiciens. Nous allons continuer le combat, maintenant nous avons alerté, nous sommes à un mois et demi de l’ouverture des classes, il incombe aujourd’hui, au président de la République de régler ce problème. Il faut aller très rapidement dans les sens de la matérialisation des accords, manifester une volonté politique, faire de l’école une priorité si on veut un enseignement de qualité», a martelé de façon catégorique le porte-parole du G7.
Très déterminés à en découdre avec le gouvernement, les syndicats d’enseignants avertissent : «Si toutes ces conditions ne sont pas satisfaites, la hache de guerre sera déterrée. Nous sommes un syndicat, notre rôle c’est de défendre nos intérêts.»