Amadou Ba, Pastef : «Les Partenaires Techniques et financiers du G50 ont obligé Macky à dialoguer»
«Macky reconnaît que les manifestations ont un impact négatif sur la notation du Sénégal qui est obligé de souscrire ses prêts à des taux d’intérêt plus élevés à cause de l’envolée de l’assurance-risque. Son appel au dialogue, est une exigence des Partenaires techniques et financiers regroupés au sein du G50, et qui avait rabroué le Premier ministre Amadou Ba la semaine dernière, sur les impacts néfastes du climat politique au Sénégal sur l’économie.
Macky ne dialogue pas; il n’en a ni l’esprit, ni la grandeur, et encore moins ni la volonté. Il est juste dos au mûr. Sans dialogue politique, le G50 a prévenu que l’important Forum économique Sénégal INVEST prévu en Juin, risque d’être annulé. Voilà ce qui fait dialoguer Macky.
Les investisseurs ne vont jeter leur argent dans un pays qui risque l’embrasement à tout moment jusqu’en 2024 avec l’épée de Damoclès de la candidature illégale de Macky. Macky est très vulnérable avec un calendrier électoral, économique et politique très défavorable. Les revenus pétroliers de cette année sont différés; la collecte des parrainages doivent débuter à la fin du mois d’Août; il y a plus de 400 otages politiques qui sont une patate chaude auprès de la communauté internationale…. »
Mary Teuw Niane, candidat à la présidentielle: «Le Président de la République est sous pression»
«La constitution très médiatisée de la F24 qui rassemble plus d’une centaine de partis politiques et d’organisations de la société civile est une menace certaine à son projet supposé de troisième candidature que désormais ses ministres et les démembrements de son parti promeuvent à cors et à cris sur tous les toits.
L’accélèration de la désagrégation de son parti par le départ discret de militants fondateurs de l’APR, la dislocation de sa base affective dans le Sine, le Fouta et le Fouladou, la position d’attente de beaucoup de membres de Benno Bokk Yaakaar et le coup de massue porté ces jours-ci par l’ex Premier Ministre Idrissa Seck constituent de graves menaces au projet de troisième candidature et risquent de réduire à néant toute la stratégie de succession familiale concoctée depuis avril 2019 en vue de convaincre les Sénégalais d’accepter la troisième candidature du Président de la République, de l’élire et de lui donner l’opportunité en cours de troisième mandat de passer la main à son successeur désigné. (…)
En écoutant le Président de la République, nous avons le sentiment que la Constitution est une création divine tombée du Ciel. Elle n’est pas une œuvre humaine, son œuvre, comme il aimait le rappeler pour convaincre les Sénégalais de l’impossibilité de briguer un troisième mandat.
Le Président de la République est monté au créneau, arborant la tunique de l’innocent, empruntant la voix pleine de douceur de leuk le lièvre, ne laissant poindre qu’à de rares occasions les sarcasmes rauques de bouki l’hyène, sur un beau plateau argenté, re-proposer le délicieux fromage de chèvre qu’est le « dialogue politique ». Il renouvelle ainsi sa proposition du discours décevant du 3 avril 2023.
Notre Président de la République n’est pas ndiombor comme le Président Senghor aimait appeler le Président Abdoulaye Wade. En effet l’enveloppe du fromage de chèvre qu’il fait miroiter à ses interlocuteurs ne contient pas la question de la troisième candidature qui est essentielle pour l’opposition, pour une partie silencieuse de sa coalition et pour la majorité de l’opinion publique.
Aller à la table de négociation du « dialogue politique » pour discuter durant une à deux semaines du parrainage qu’il pourrait même décider héroïquement d’accepter de supprimer, serait tout simplement le meilleur moyen de valider aux yeux de l’opinion publique cette troisième candidature qui lui brûle les lèvres et qu’il n’ose pas annoncer. Le « dialogue politique », en supprimant le parrainage, lui permettrait ainsi de repousser le plus tard possible sa déclaration de candidature, au moment où tous les candidats seraient focalisés sur la conquête de l’électorat.
Le Président de la République déroule un film de science-fiction, il anticipe sur la désapprobation largement partagée de sa candidature. Comme la contre attaque de l’Empire, il tisse son stratagème en vue de prendre dans son filet imaginaire la majorité de l’opposition. Car toute cette opération de charme ne s’intéresse aucunement au renforcement de notre démocratie, à la consolidation de nos institutions. Elle a pour unique objectif la légitimité politique par défaut de sa troisième candidature. N’est pas leuk le lièvre qui le veut! Cachés dans la termitière par leur mère, écoutant la voix suave imitant leuk le lièvre, les malins cabris ont reconnu bouki l’hyène. Ils n’orneront pas son dîner. »