La Conférence sur les Droits Humains à l’épreuve de la crise migratoire qui s’est tenue à Dakar, les 18 et 19 septembre 2019, à l’initiative du Médiateur de la République du Sénégal et en partenariat avec le Projet DEMOS, a relevé les agressions xénophobes régulières perpétrées, ces derniers temps, en Afrique du Sud à l’encontre des migrants ressortissants de pays africains.
Assassinats, violences, pillages, traques sauvages sont régulièrement exercés sur des personnes dont le seul tort serait d’être africains, de ne pas jouir de la nationalité sud africaine et de se trouver sur le territoire de ce pays. La Conférence souligne avec force que ces tueries et violences aveugles traduisent une xénophobie d’un autre âge et remettent en cause les principes de fraternité et d’humanisme qui fondent le panafricanisme. Ils représentent de graves atteintes à la sacralité de la vie et des Droits Humains.
La Conférence regrette les défaillances, dysfonctionnements et manquements qui n’ont pas permis de prévenir ces graves exactions, d’y mettre un terme sans délai, d’identifier et de sanctionner sévèrement leurs auteurs et de réparer les préjudices subis par les victimes. La Conférence appelle la République d’Afrique du Sud à ses obligations de respect des conventions internationales protectrices des Droits de l’Homme, dont la Convention de Genève de 1951 ainsi que la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples.
La Conférence prend acte des excuses et de l’engagement de la République d’Afrique du Sud à assurer désormais, avec vigueur, la protection des droits des personnes présentes sur son territoire. La Conférence exprime sa solidarité aux victimes et renouvelle son attachement sans réserve au respect scrupuleux des droits des migrants, en toutes circonstances.