L’Apr on est fait une religion sur les sorties au vitriol du Pape du Sopi. Sa virulente sortie d’hier et celles qui l’ont précédé sont des appels à la révolte, selon Youssou Touré.
«Nous avons toujours lancé un appel à la retenue au président Wade parce qu’il a présidé aux destinées du pays pendant douze ans. C’est la raison pour laquelle comme le président Macky Sall nous l’a demandé d’ailleurs, on ne s’est jamais attaqué à lui et on ne s’attaquera jamais à lui. Son parcours et son âge nous imposent une certaine retenu par rapport à ses appels à l’insurrection parce que c’est ce qu’il est en train de faire», accuse le ministre, secrétaire d’Etat à l’alphabétisation et à la promotion des langues nationales.
«Nous l’avons toujours dit la stabilité d’un pays n’a pas de prix mais elle a un coût. Wade devrait avoir une posture d’homme d’Etat mais aussi de père et de grand père, mais c’est très dommage», poursuit le coordonnateur national du Réseau des enseignants de l’Apr.
Toutefois Youssou Touré met à l’index les libéraux qui se cachent derrière lui. «On a vraiment mal quand Wade est obligé de monter au créneau pour voler au secours de l’opposition, des gens qui, aujourd’hui, n’ont aucune stratégie à mettre en œuvre pour leur parti, qui n’ont pas de courage morale ni politique. C’est les responsables du Pds qui devraient eux-mêmes refuser de mettre en avant un vieux de 92, c’est une honte et il n y a pas pire», fulmine-t-il, indiquant que s’ils étaient conséquents avec eux-mêmes, ils ne le laisseraient pas faire.
Youssou Touré estime que Wade devrait être une référence auprès de qui on viendrait chercher des conseils, c’est pourquoi, dit-il, on lui pardonne tout. «C’est son âge, mais malheureusement ceux qui sont autour de lui qui devraient porter le combat se débinent et se réfugient derrière un vieillard. C’est grave», s’insurge-t-il.
Mais en tout état de cause, l’Apr refuse d’accorder du crédit aux attaques de Wade. Le coordonnateur du Réseau assimile cela d’ailleurs à la distraction pour détourner les Sénégalais de l’essentiel. «Et il ne faudrait qu’on les suive sur ce terrain. En plus, nous considérons que les législatives c’est derrière nous, les Sénégalais ont fait leur choix et il doit être accepté par tout le monde», soutient-il, soulignant que la priorité c’est de continuer la prise en charge des préoccupations des Sénégalais.
«Nous ne pouvons pas être en campagne électorale permanente, il y a un temps pour la campagne, il y a un temps pour les élections, mais il y a aussi un temps pour la prise en charge des Sénégalais. Il ne faudrait pas que nous tombions dans ce piège qui est de contester et de s’agiter toujours après les élections pour créer des problèmes partout, mais nous ferons face», met-il en garde.
