Par Tamsir Faye, DG de l’ANPEJ
« Nous avons tous besoin les uns des autres, surtout quand nos vulnérabilités communes s’ajoutent à nos fragilités individuelles. » Ainsi s’exprimait Son Excellence Macky Sall, Président de la République dans un message fort mémorable adressé à ses compatriotes (pairs ?) afin qu’au-delà des efforts fournis aux quatre coins de la planète, chaque pays, riche comme pauvre, puisse tirer les leçons de cette crise planétaire en vue de faire face, de manière plus efficace, à cet « infiniment petit qui fait trembler le monde entier ».
Il faut dire que la violence avec laquelle (la pandémie au) le coronavirus frappe, a surpris plus d’un. La rapidité de sa propagation a fini de secouer les certitudes des scientifiques les plus réputés. Partout, presque dans tous les pays du monde, elle a fini de démontrer sa capacité de destruction massive, en désagrégeant les systèmes de santé les plus performants, tuant de manière froide des centaines de personnes, semant tristesse et désolation sur (tout) son passage.
Les conséquences économiques de la survenance de cette pandémie sont à la fois brutales et choquantes. Presque partout, les économies sont confinées entraînant l’arrêt brutal des entreprises, faisant craindre une chute drastique des marchés financiers, une baisse de croissance jamais égalée et une disparition massive d’emplois directs et indirects.
Les secteurs du tourisme, de la restauration et des transports aériens sont frappés de plein fouet occasionnant des pertes colossales au plan économique ; le secteur pétrolier n’est pas en reste. Jamais dans l’histoire de l’humanité les cours de l’or noir n’ont connu un tel effondrement obligeant les pays producteurs à réviser leur plan de relance économique.
Du point de vue des emplois, les conséquences sont tout aussi déplorables. Selon les prévisions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), il est à craindre à travers le monde la disparition de l’équivalent de 195 millions d’emplois à temps plein. Et cet hécatombe n’épargne aucun pays, qu’il soit riche ou en développement.
Au regard de ce panorama, une récession économique sans précédent est presque inévitable. Invisible et sournois, le Covid-19 semble rappeler à tous qu’il est le seul maître à bord et que, devant ses coups de boutoir, il faut s’adapter ou périr. C’est pourquoi, il convient de saluer le leadership et la clairvoyance du Président Macky Sall qui, dès les premières heures de la (maladie) pandémie, a pris la pleine mesure de la situation. Ainsi, deux semaines seulement après la survenance du premier cas importé de Covid 19 dans notre pays, l’Etat d’urgence fut décrété (déclaré), assorti d’un couvre-feu de 20 h à 6 h sur toute l’étendue du territoire national. Un fonds de riposte et de solidarité, Force Covid 19 d’un montant de 1000 milliards (environ 164 M.US$) afin de limiter l’impact économique de la crise sanitaire fut mis en place. Il ne s’est pas arrêté là puisqu’une enveloppe de 69 milliards fut consacrée à l’achat de vivres afin d’apporter en urgence aide et assistance aux nécessiteux qui, à la veille du mois béni de Ramadan, en avaient grandement besoin.
S’agissant des entreprises et les particuliers, une remise partielle de la dette fiscale due (contractée) au 31 décembre 2019 leur est accordée pour un montant de 200 milliards. S’y ajoutent les mesures spécifiques au profit des secteurs les plus touchés par la crise, tels l’hôtellerie, la restauration, le transport et la culture. Partisan d’une société ouverte où le débat contradictoire est encouragé dans une volonté de consolider nos acquis démocratiques, le Chef de l’Etat a tenu à ce que ces mesures soient étendues à la presse afin de lui permettre de continuer à jouer pleinement son rôle d’avant-garde. A cette panoplie de mesures, il faut noter le soutien apporté à près de 1 700 000 ménages abonnés de la tranche sociale à travers le paiement des factures d’eau et d’électricité pour un montant global de 18,5 milliards ainsi que l’enveloppe de 12,5 milliards pour aider la diaspora sénégalaise. Last but not least, en vue de consolider les emplois, l’ordonnance n° 001-2020 du 08 avril 2020 se propose d’aménager des mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique durant la période de la pandémie du Covid-19.
Ces mesures ont grandement contribué à endiguer les effets de la pandémie au Sénégal. Elles ont permis d’engranger des résultats positifs dans le cadre de la riposte contre la maladie tout en facilitant le travail remarquable de tous ces compatriotes qui se battent en première ligne. En effet, grâce à l’action éclairée du Président de la République, médecins, aides-soignants, agents de surface, infirmiers, agents de distribution, forces de l’ordre… ou simples anonymes arborent fièrement, chaque jour, leur tenue de combat, au nom de la nation toute entière pour faire face, avec courage et détermination, à la pandémie.
Son appel à l’union sacrée dès le début de la crise, a trouvé un écho favorable auprès de toutes les forces vives de la nation, chefs religieux et coutumiers, artistes, sportifs, entrepreneurs, chefs d’entreprise, hommes politiques de toutes obédiences confondues. Faisant preuve d’une grande maturité citoyenne, ces patriotes ont tous fondé leur démarche sur une seule et même certitude : en période de doute, nos individualités s’effacent pour laisser place nette à ce que Bourdieu appelle cette « réalité transcendante », laquelle reflète (justifie) notre commun vouloir de vie commune, le seul parti qui, finalement, mérite tous les sacrifices puisque, dans la joie comme dans la peine, il fait battre en harmonie le cœur de tout un peuple.
C’est cela le Sénégal. Oui, nos individualités, nos querelles politiciennes insignifiantes nous divisent, nous fragilisent. Nous sommes vulnérables lorsque nous sommes désunis. Il y aura un après-Covid-19 ! Et les enjeux, les défis seront sans doute tout aussi, sinon beaucoup plus importants que ce à quoi nous assistons aujourd’hui.
Pourquoi donc devrions-nous nous priver de cet élan de solidarité, de cette belle communion autour des idées du Chef de l’Etat pour nous auto-flageller après, alors que tant de défis nous interpellent ? Face aux menaces de toutes sortes, les peuples ont besoin de se réinventer. Nous devons tirer profit de notre capacité de résilience face à cette épreuve pour nous rendre meilleurs en mettant le génie qui sommeille en chacun de nous au service exclusif de la nation. Ainsi cette belle communion sara-t-elle (être) la norme. Elle ne doit point survenir au gré des circonstances ou des intérêts du moment, simplement parce qu’un virus nous y contraint, car au fond, ce qui nous unit est beaucoup plus fort que ce qui nous divise. Elle doit rythmer chaque jour la marche de notre pays pour donner aux acteurs qui l’animent l’opportunité d’aller à la conquête de « l’infiniment plus grand » en vue de bâtir les fondements d’une société encore plus riche et plus prospère. Une fois que ce virus sera vaincu grâce au génie de notre peuple, la classe politique dans son intégralité devra assurément transcender ses divergences pour faire bloc autour du Chef de l’Etat pour de l’aider à parachever ses nombreux chantiers, parler d’une seule et même voix pour que son pertinent plaidoyer pour l’annulation totale de la dette puisse trouver un écho favorable auprès de nos partenaires financiers.
L’atout principal de notre pays c’est le charisme, le leadership et la vision de son Chef. Restons unis derrière lui ! Il saura à coup sûr nous mener à bon port.