Plus de 30 milles âmes vivent le calvaire à cause de cette brèche. Non seulement elle menace leur localité, mais elle est une catastrophe écologique et économique.
C’est un véritable cri du coeur que lancent les habitants de la communauté rurale de Gandiol, à 18 kilomètres de la commune de Saint-Louis. Cette localité est menacée de disparition à cause de l’avancée de la mer. “On ne peut plus contrôler l’élargissement de la brèche. Et avec l’avancée de la mer, nous risquons d’être emportés par un raz de marée”, prévient El Hadj Ndiogou Diop.
Ce géographe environnementaliste, originaire de la localité, révèle que plus de 30 milles âmes vivent le calvaire et sont menacées par l’océan à cause de cette brèche. Et ce n’est pas tout. Il affirme que cette brèche fait rentrer prématurément l’eau salée dans les terres agricoles.
“Le fleuve qui était généralement en eau douce jusqu’en fin octobre est complétement salée vers le 10 octobre au niveau de tout l’estuaire”, dit-il, ajoutant que le premier effet du sel est la salinisation de la nappe phréatique dans cette zone maraîchère.
El Hadj Ndiogou Diop affirme également que cette brèche a entraîné un déboisement sans précédent de la communauté rurale de Gandiol.”La brèche a dévasté toute la végétation. D’abord le fleuve qui, en se vidant torrentiellement, a emporté une bonne partie du couvert végétal. Ensuite, c’est la furie des vagues qui a sapé le cordon littoral, qui a déraciné bon nombre d’arbres essentiellement des filaos”, poursuit, ajoutant que cette brèche a un ‘impact sur l’environnement mais aussi sur la pêche.
Pour les Gandiolais cette brèche est une catastrophe écologique et économique. La conséquence c’est l’immigration des jeunes. Cet environnementaliste révèle que les premières pirogues appelées Barca ou Barxa sont parties du Gandiol en 2003.
La brèche ou canal de délestage du Gandiol a été ouverte en octobre 2003 pour permettre une évacuation plus rapide des eaux du fleuve vers la mer avant qu’elles n’envahissent la ville de Saint-Louis.