Budget 2023 : les intérêts de la dette chiffrés à 424,32 milliards de Cfa

Eco-Finance

Le paiement de la dette constitue un poste budgétaire important dans le budget 2023. Les intérêts vont augmenter de 74,3 milliards, soit 21,24 % en valeur relative.

Le service de la dette va peser sur le budget de l’année 2023. A l’instar des autres Etats, le Sénégal a recours à l’endettement pour contribuer au financement de son développement ainsi qu’à l’amélioration des conditions de vie de sa population. «Les intérêts de la dette vont passer de 350 milliards francs Cfa dans la loi de finances rectificative 2022 à 424,32 milliards de francs Cfa dans le PLF 2023, soit une hausse de 74,3 milliards en valeur absolue et 21,24 % en valeur relative», lit-on dans le projet de budget 2023. «C’est un poste budgétaire important mais c’est aussi l’expression d’un choix de politique économique», ajoute le document.

Le Sénégal est pratiquement au dessus de la norme communautaire qui plafonne la dette publique à 70% du Pib. «Le Sénégal continue de bénéficier de la confiance de la communauté financière internationale et présente un profil de risque modéré grâce à une gestion prudente de son endettement, ses performances économiques avec des taux de croissance appréciables, la bonne tenue de ses finances publiques et la qualité de ses politiques publiques qui le placent sur la voie de l’émergence», souligne le gouvernement qui indique que le profil de «risque modéré» est illustré par la trajectoire du ratio de l’endettement depuis plus d’une décennie.

Par ailleurs, le gouvernement précise que notre pays s’endette moins que par le passé et les chiffres le prouvent. A preuve, note notre source, en fin 1999, l’encours de la dette s’élevait à 2416,3 milliards de Cfa, équivalant à 76,3% du Pib. Fin 2006, l’encours était tombé à 20,4% du Pib, suite aux allègements et annulations de dettes dont avait bénéficié notre pays dans le cadre des initiatives Pays pauvres très endettés (PPTE) et Initiative d’allègement 11 de la dette multilatérale (IADM).

«Au total, ce sont plus de 1112,8 milliards de Cfa de dettes qui avaient été annulés. A partir de 2007, l’encours de la dette repart à nouveau à la hausse, pour s’établir à 39,9% du Pib en fin 2011, soit plus de quinze points de hausse en cinq ans. La hausse annuelle de l’encours a été de 21,8% en moyenne, durant cette période 2007-2011, alors qu’elle est de 14,1% sur la décennie 2012-2022. In fine, la stratégie d’endettement est beaucoup plus modérée, beaucoup plus prudente, que par le passé», soutient le gouvernement qui ajoute que notre  pays poursuivra une politique prudente d’endettement privilégiant le recours accentué à des emprunts concessionnels, les emprunts non concessionnels n’étant retenus que pour les investissements à niveau de rendement très élevé.

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