Le Comité d’initiative pour le suivi de l’intégration (Cisi) et la société civile sont opposés à l’adhésion du Maroc dans la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).
L’économiste Moustapha Kassé trouve que cette intégration va lui donner une supériorité sur nos marchés. Il s’exprimait au cours d’un atelier de partage d’une étude sur l’impact de l’intégration du Maroc dans la Cedeao, organisé par le Cisi qui regroupe des organisations patronales, syndicales, universitaires, entre autres.
«Il y a d’abord un problème de texte juridique, du fait de toutes les législations qui portent sur les processus d’intégration en Afrique. Au regard de ces textes, l’adhésion du Maroc sera une violation de beaucoup d’éléments de nos chartes propres. Même si nous l’acceptons, nous devons arriver à renégocier, à redéfinir beaucoup d’éléments de cette charte», a indiqué Pr Kassé. Qui note que «l’intégration économique va donner au Maroc une supériorité sur nos marchés».
Kassé prévient que des secteurs vont complètement disparaître parce que notre économie n’a pas un niveau de compétitivité qui lui permet de rivaliser avec le Maroc. «Il y a beaucoup de pratiques économiques qui sont faites au Maroc et qu’on ne fait pas chez nous. Ce sera une décision qui va impacter l’économie nationale et régionale», prévient l’ancien doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Ucad. «Dans l’ensemble, c’est extrêmement négatif. Il y a des secteurs qui vont souffrir», dit-il.
«Un certain nombre de secteurs industriels vont également souffrir. Le secteur bancaire qui est presque géré par les Marocains avec des politiques de financement complètement différents va souffrir», a-t-il déclaré. «Nous ne gagnons pas grand-chose dans cette adhésion du Maroc. Si nous l’acceptons pour le Maroc, on ne voit pas pourquoi on va le refuser à la Tunisie, l’Algérie…», ajoute le Pr Kassé qui indique que le Pse sera compromis par le programme national pour l’émergence industrielle du Maroc.