Cheikh Bara Ndiaye, le célèbre chroniqueur de Walf tv a piqué une crise d’asthme à la crise à la cave du tribunal de Dakar, où il devait être entendu, d’après une source digne de foi. Il est en grève de la faim, il a été transporté d’urgence dans un hôpital de Dakar.
Cheikh Bara Ndiaye a été arrêté la semaine dernière à son domicile de Rufisque par la police. Il est accusé d’incitation à la violence à la suite des émeutes qui ont secoué le pays la semaine dernière.
Me Amadou Kane : «Les conditions de détention à tous les niveaux sont inhumaines et attentatoires à la dignité humaine».
La situation est inédite et préoccupante au niveau de la cave du Tribunal de grande instance de Dakar. Des dizaines voire une centaine de déférés y sont reçus et sont en attente du traitement de leur cas par le maître des poursuites à savoir le Procureur de la République. Toutes les cellules de la cave du tribunal sont bondées de prisonniers. La capacité d’accueil du lieu a dépassé ses limites au point que beaucoup de femmes prisonnières sont assises à même le sol. Faute de place décente où les installer.
Ce qui frappe, c’est le grand nombre de personnes déférées et la diversité de leur composition sociologique. On y trouve des mineurs et des majeurs des deux sexes. Le mode de poursuites choisi par le Ministère public semble être l’ouverture d’une information judiciaire. Ce qui postule l’attente de quelques jours avant la désignation du juge d’instruction en charge des différents dossiers. Pendant cette période d’attente, les détenus passent leur journée à la cave et le soir sont dispatchés dans les différents commissariats et brigades de la ville où ils vont s’entasser comme des sardines dans des «violons » où règnent la promiscuité et la saleté.
Les conditions de détention à tous les niveaux sont inhumaines et attentatoires à la dignité humaine. Personne ne doit traiter un compatriote d’une façon si humiliante uniquement parce qu’il est un mal pensant, parce qu’il a des idées politiques divergentes.
Même le délinquant de droit commun mérite un traitement digne. A fortiori, un adversaire politique. Un détenu que j’ai assisté, dans un pays du continent, m’a révélé que son lieu de détention était si dur que ses geôliers l’appelaient : l’enfer. Pour une honnête personne qui n’a jamais connu la détention, la cave, le violon de la police ou de la gendarmerie, et pire encore la prison, tous ces lieux sont de véritables enfers. Raison urgente de sortir, au plus vite des enfers carcéraux, tous les coupables de crime d’opinion.