En 2000, la Chine n’était la première source d’importations que de quelques pays africains : le Soudan, la Gambie, le Bénin et Djibouti. À cette époque, la France occupait encore une position de partenaire privilégié sur le continent, en particulier dans les pays francophones et au Maghreb. Mais comme le met en avant notre infographie, vingt ans plus tard, la superpuissance asiatique s’est imposée comme le premier fournisseur de marchandises pour plus de trente nations africaines. Dans le même temps, face à la concurrence, les parts de marché à l’exportation de la France sur le continent ont diminué, passant de 12 % à 7 % en vingt ans.
Les liens économiques et politiques entre la Chine et l’Afrique se sont intensifiés de manière considérable au cours des deux dernières décennies. Comme le décrit Mariam Saleh, experte en recherche couvrant l’Afrique du Nord chez Statista : “la Chine est devenue un partenaire commercial majeur [de la région]. En outre, le pays est devenu une source majeure d’investissements étrangers en Afrique, avec des entreprises chinoises opérant sur le continent. La présence d’immigrants chinois en Afrique a ainsi plus que doublé entre 2000 et 2019”. En l’espace de vingt ans, la valeur des exportations chinoises vers l’Afrique a été multipliée par plus de vingt : passant de 5 milliards de dollars en 2000, à plus de 110 milliards de nos jours.
Mais il ne s’agit pas seulement d’une voie à sens unique. Les exportations africaines vers la Chine ont également augmenté, bien qu’à un rythme plus lent : passant de 4,9 milliards de dollars en 2000, à une moyenne d’environ 60 milliards de dollars sur la période 2016-2020. La demande chinoise croissante en matières premières a trouvé un fournisseur solide en Afrique, avec des exportations dans ce secteur qui étaient évaluées à plus de 17 milliards de dollars en 2019.
Au-delà d’une simple relation commerciale, la Chine est également le premier investisseur étranger en Afrique. Depuis 2011, géant asiatique a “su devenir le principal acteur du boom des infrastructures sur le continent, participant aux financements des projets à hauteur de 40 %”, comme le rapporte Forbes – une part qui ne cesse d’augmenter, dans le cadre notamment du programme stratégique chinois des «Nouvelles routes de la soie».
Source : statista.com