«Chers lauréates et lauréats, l’éducation est le socle sur lequel repose toute société juste, équitable et prospère. Elle est le rempart contre l’ignorance et les inégalités, et le levier de la transformation sociale. Nous devons donc garantir à chaque enfant, qu’il soit en milieu urbain ou rural, les mêmes opportunités de réussite. Pour ce faire, nous travaillons au renforcement et à la modernisation des infrastructures scolaires, mais également à la formation des enseignants et à l’amélioration des conditions d’exercice de leur noble métier, avec des contenus pédagogiques pertinents et adaptés aux défis du 21ème siècle. C’est à travers une éducation de qualité que nous formons des citoyens éclairés, conscients de leurs droits et de leurs devoirs et aptes à participer pleinement au développement de notre pays. Cela témoigne de la noblesse de la fonction enseignante qui n’a d’égale que la passion de nos enseignants pour la transmission du savoir et l’élévation de l’esprit.
Cette cérémonie, au-delà de son aspect symbolique et festif, nous invite à une réflexion 5 profonde sur notre système éducatif, dans un monde de plus en plus complexe et exigeant. Le thème de cette année, « Enjeux, défis et perspectives pour une école au service de la souveraineté nationale », est d’une pertinence particulière. Il interroge la place fondamentale de l’Ecole dans notre programme de gouvernement ; et nous oblige à repenser le système éducatif pour en faire un véritable levier de notre souveraineté nationale. Cette option a été brillamment développée par Monsieur Waly BA, (professeur de Lettres modernes au lycée Cheikh Hamidou KANE de Mbao) que je félicite pour la qualité remarquable de son exposé qui a fait ressortir clairement la volonté de transformation systémique de notre pays pour renforcer notre souveraineté.
Notre jeunesse dynamique et engagée a un rôle crucial à jouer dans cette perspective. Elle y parviendra grâce à un système éducatif qui intègre les valeurs africaines et surtout les langues nationales. Un système qui aspire à être autonome, inclusif et de qualité, en vue de parvenir à la société éducative que nous souhaitons ardemment.
Cette société éducative sera le fruit de la transformation systémique du Sénégal qui, elle même, passera nécessairement par le renouveau et le repositionnement stratégique de l’Ecole dans les valeurs et ambitions culturelles de notre société.
Ce renouveau de l’école se fera, entre autres, par le développement du Numérique à l’école avec l’impératif d’accentuer la digitalisation intégrale du système éducatif. Par ailleurs, un programme de recrutement d’enseignants permettra de combler le déficit actuel et d’éliminer les classes multigrades et double flux ainsi que les abris provisoires d’ici 2030.
Poursuivant le même objectif, les conditions pédagogiques et techniques seront améliorées en développant des filières d’apprentissage pratique pour répondre à des besoins spécifiques de main-d’œuvre de qualité. Notre pays a un besoin urgent de renforcer l’enseignement des sciences et des mathématiques afin d’accroitre considérablement 8 le nombre d’élèves dans les filières scientifiques.
Cette année nous avons eu moins de 17% de candidats au baccalauréat dans les séries scientifiques et techniques. Cette régression inquiétante des candidatures scientifiques au baccalauréat doit impérativement s’arrêter pour éviter d’hypothéquer nos ambitions légitimes de souveraineté alimentaire, pharmaceutique, numérique, technologique et même en matière de sécurité.
Le Sénégal a besoin de scientifiques pour faire face aux défis du temps présent et à venir. En réalité, le monde dans lequel nous vivons, en compétition avec d’autres pays et avec d’autres peuples, est un monde de la connaissance, particulièrement de la connaissance scientifique, technologique et numérique. Aussi, la conquête des souverainetés auxquelles je vous invite passe nécessairement par la maîtrise des sciences, des mathématiques, des technologies et du numérique. C’est pourquoi, j’inviter les apprenants à redoubler d’efforts pour s’approprier les sciences, les technologies et les mathématiques.
J’invite aussi les pédagogues à réfléchir sur les voies et moyens de faire de notre système éducatif un espace attractif d’apprentissage des sciences et des technologies ; un espace qui forme des élèves créatifs et dotés de capacités d’innovation.
L’enseignement technique et la formation professionnelle seront des leviers d’industrialisation, de valorisation des ressources et d’amélioration de l’employabilité des diplômés. 10 Nous comptons renforcer la carte nationale des établissements d’enseignement technique et diversifier les offres de formation, pour une éducation plus inclusive et de qualité. L’éducation des enfants et des jeunes en situation de handicap étant pour nous une priorité nationale, nous devons construire de nouveaux instituts spécialisés et renforcer le système des Assistants de Vie Scolaire tout en mettant aux normes toutes les infrastructures.
Mettre l’école au service de la Souveraineté nationale, c’est aussi, poursuivre l’intégration des langues nationales dans notre système éducatif. Les expérimentations en cours dans le cadre du modèle harmonisé d’éducation bilingue au Sénégal (MOHEBS) seront capitalisées 11 en vue de mettre ces langues au cœur du dispositif d’enseignement. Par ailleurs, l’évaluation du système éducatif en cours permettra une mise en adéquation des programmes avec les réalités nationales, les enjeux du moment et les besoins de l’économie nationale.
C’est dans cette perspective que nous j’ai instruit de renforcer le rôle et la place de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Education et de la Formation (FASTEF), de l’UFR des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport (UFR SEFS) ainsi que des écoles nationales de formation d’instituteurs, en vue de l’amélioration continue de la qualité des enseignements.
Pour la présente édition, j’ai choisi comme parrain un homme d’exception, un homme de science, qui fait la fierté de notre pays, en Afrique et dans le monde. Je veux nommer le Professeur Mamadou SANGHARE. Produit de l’école coranique, ce Mathématicien devenu Professeur titulaire de classe exceptionnelle des Universités a été : – Directeur du Laboratoire d’Algèbre, de Cryptologie, de Géométrie Algébrique et Applications de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ; – Responsable de la Commission Recherche et Innovation Africaine ; de l’Union Mathématique – Président de la Société Mathématique du Sénégal ; Directeur général de l’Enseignement supérieur ; – Conseiller Scientifique de la Commission Nationale de Cryptologie ; – Membre de l’Académie nationale des Sciences et Techniques du Sénégal.
Chères lauréates, chers lauréats, J’ai porté mon choix sur le Professeur Mamadou SANGHARE afin que son brillant parcours vous éclaire et vous inspire. Vous devrez, comme lui, toujours persévérer dans le culte de l’effort et de l’excellence pour rester parmi les meilleurs. Vous vous êtes bien distingués parmi tous les élèves du Sénégal et je tiens à vous féliciter chaleureusement.
Vous faites ma fierté personnelle. Vous faites la fierté de toute la Nation. En toutes circonstances, vous devez toujours cultiver l’esprit patriotique. La Nation toute entière place beaucoup d’espoir en vous pour continuer à rayonner. Le flambeau est déjà entre vos mains et nous sommes conscients que votre éducation n’a pas de prix. Car seule une éducation de qualité de notre jeune nous garantit un Sénégal souverain, juste et prospère dans une Afrique en progrès. Ensemble, continuons d’investir et de nous investir dans l’éducation pour un Sénégal meilleur !”