Coton: dur combat des pays africains contre les subventions aux producteurs

Eco-Finance

Cotonou a abrité du 18 AU 21 avril 2017 la 5e réunion du C-4. Le C-4 est un groupe de négociations à l’Organisation Mondiale du Commerce formé de 4 pays producteurs de coton : Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad. Ils se sont retrouvés pour affiner leur stratégie en prévision de la prochaine conférence de l’OMC en décembre en Argentine. Depuis 2003, ils se battent pour que les grands pays producteurs : Etats-Unis, Chine et Union Européenne, suppriment les subventions et toute forme de distorsion à la concurrence, sans grand succès. Alors, ils ont adopté le projet de Route du Coton.

Rfi.fr

Cela fait 14 ans que le C-4 porte les discussions sur le coton à l’OMC. S’il a obtenu la réduction des subventions à l’exportation, les distorsions de concurrence existent toujours. Ce n’est pas un échec pour autant, estime Lazare Sèhouéto, Ministre béninois du Commerce: «Ce n’est pas le succès que nous escomptions, mais c’est un demi-succès qui nous encourage à aller plus loin. Quand je prends la Chine, les chances que les décideurs  chinois réduisent les soutiens à l’interne est mince. Mais si dans le concert de l’OMC, tout le monde en parle et nous essayons de pousser, de pousser. De toute façon, on n’a pas une alternative. L’alternative, c’est de créer de nouveaux champs de compétition. »

Une transformation plus poussée du coton localement 

C’est justement dans cette perspective que le projet « Route du Coton » a été adopté à Cotonou. Culture stratégique pour le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Bénin, où il représente en moyenne 7% du PIB et 30% des exportations, le coton est produit dans 36 pays africains. « Ce projet essaie de valoriser la filière coton», explique Aya Thiam Diallo, ambassadeur du Mali auprès de l’OMC.

 «Comment faire pour que cette filière soit compétitive à différents niveaux de la chaîne de production, de transformation et de commercialisation. La mobilisation des ressources devra suivre rapidement. Il y a encore un gros potentiel du coton fibre sur de nouveaux marchés, comme le Bengladesh, le Vietnam et le Cambodge, mais il faut également développer des produits textiles. »

Pour le Centre du Commerce International, qui soutient le projet, l’Afrique doit jouer la carte du textile artisanal. Il est très demandé à l’international, dans le haut de gamme, mais l’offre est insuffisante et n’est pas structurée, selon Arancha Gonzàles, directrice exécutive du CCI :

«Un kilo de bon coton c’est 10 fois quand c’est transformé en fil et ça peut être jusqu’à 600 fois plus, quand c’est du tissu de qualité. Quand le coton en plus est biologique, cueilli à la main, si le fil a été filé à la main, les prix augmentent. Donc aujourd’hui, il y a d’énormes opportunités qu’on n’est pas en train d’exploiter. Il faut les exploiter.»  Car actuellement moins de 5% du coton africain sont transformés sur place

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