Thierno Bocoum, President du mouvement AGIR
À travers un communiqué de son porte-parole, il est indiqué que le président de la République a promulgué, ce 19 janvier 2021, la loi n°2021-18 modifiant la loi n°69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège.
À cet effet, « le chef de l’État a décidé de maintenir le couvre-feu, de 21h à 5h du matin, sur l’étendue des régions de Dakar et Thiès ».
L’illégalité des arrêtés des gouverneurs de Dakar et de Thiès, qui interdisaient la circulation des personnes et des biens de 21h à 5h du matin, était tellement flagrante que ces actes pris n’ont pas prospéré. Ainsi le président de la République s’est subrogé à ces autorités administratives pour se conformer à la loi. Il s’adosse ainsi aux prérogatives que lui confère la loi n°2021-18 modifiant la loi n° 69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège.
Par ailleurs, à travers le communiqué, le président de la République révèle le vrai contenu de la loi que des marchands d’illusion ont voulu corrompre.
En effet, contrairement à certains tenants du pouvoir qui faisaient croire que le président de la République s’était délaissé de ses pouvoirs consacrés en cas d’état d’urgence, il est évident que cette nouvelle loi lui permet d’utiliser les mêmes leviers que ceux détenus dans le cadre d’un état d’urgence.
Le communiqué le précise : « Il est signalé que nous ne sommes plus en état d’urgence. Toutefois, nous basculons, dans la gestion des catastrophes et crises sanitaires, avec l’édiction et l’application, par les membres du Gouvernement, les gouverneurs et préfets, de mesures sécuritaires et sanitaires. Il s’agit notamment du couvre-feu, de la réglementation des rassemblements, réunions et du port du masque, ainsi que de l’organisation des déplacements, du fonctionnement des transports publics et des commerces. »
La seule différence avec l’état d’urgence est que le président de la République appréciera seul, d’une manière discrétionnaire, les mesures à prendre et prolongera ses décrets lui-même sans passer par l’Assemblée nationale. Ce qui est inacceptable dans une démocratie.