La République est morte, vive la royauté. Le Sénégal s’achemine tout droit vers un royaume. Avec l’annulation du processus électoral, à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle du 25 février prochain, l’opposition et la société civile dénoncent un «coup d’Etat constitutionnel» qui risque de remettre en cause la nature du Sénégal. On change de régime. On passe d’une République à un royaume. Une véritable marche à reculons.
Macky Sall n’a pas reporté le scrutin. Il a tout simplement annulé le processus électoral sans fixer une date pour la tenue du prochain scrutin. Ce qui veut dire qu’il lui est loisible de rester au pouvoir le temps qu’il voudra avant de passer la main à son successeur comme dans les monarchies.
Pour lui tendre la perche, les députés du Pds ont introduit une proposition de loi pour reporter le scrutin de six. Ils proposent que le scrutin se déroule au mois d’août, en plein hivernage. Ce qui est impossible. D’ailleurs, en commission des lois, les députés de la majorité présidentielle proposent de prolonger le report de six autres mois, donc un an, en janvier. «Les députés du PDS voulaient un report de l’élection présidentielle jusqu’au 25 août 2024. En commission aujourd’hui les députés de Macky veulent un report jusqu’en février 2025. Il n’ont pas encore compris que le peuple ne négocie pas 6 mois ou 12 mois de report», affirme le député Guy Marius Sagna ajoutant que le Sénégal n’est pas un royaume, mais une République.
Après, ils exigeront un autre report de six mois au motif que janvier coïncide avec la fin de l’année 2024 et le début de l’année 2025. Ainsi, de fil en aiguille, le pouvoir en place va rester indéfiniment en place.
