AGNE Abdoul Aziz, correspondant permanent en France
Le débat de l’entre-deux tours pour les présidentielles entre Emmanuel Macron et Marine a tenu toutes ses promesses. Un face à face virulent reflétant deux perceptions radicalement différentes de la France, qui a tourné en faveur du leader d’En Marche. Ce dernier, grâce à un calme olympien, a su esquiver les attaques parfois inhabiles de son adversaire.
« Marine était là pour démonter et Macron pour démontrer », tel pourrait se résumer le débat entre les deux candidats du second tour de l’élection présidentielle. Les stratégies à adopter par les deux parties étaient d’ailleurs perçues comme la clef de voûte du face à face entre les deux protagonistes. La présidente du Front National, agrippée dans sa posture d’attaque face à son débatteur, est tombée dans le piège d’un pilonnage gratuit.
En réalité, elle a tenu durant tout le long du débat à pousser son adversaire à un faux-pas. Ce que le leader du mouvement En Marche a su esquiver avec habilité et sérénité. Et comme on pouvait s’y attendre, la candidate du Front National a interpellé son adversaire sur les questions sur lesquelles elle croyait mieux protéger les français.
Sur la question sécuritaire, Marine LE PEN a accusé MACRON d’être de connivence avec certaines franges islamistes radicales. Une certaine complaisance qui, selon la présidente du Front National, montre que son challenger n’est pas prêt à protéger convenablement les français. « Vous n’avez pas de programme de lutte contre le terrorisme », n’a-t-elle cessé d’asséner avec parfois une impertinence qui semblait mettre à nu une carence.
Mais c’est surtout sur le thème de l’économie que madame LE PEN a pêché avec un tâtonnement ostensible qui a fait douter plus d’un sur la cohérence et l’efficacité de son programme. Cela, avec une confusion et un anachronisme qui a conforté d’entrée son adversaire. « Ne pas surtout s’énerver », tel était la grande consigne dans le camp d’Emmanuel MACRON qui, durant tout le débat a su en faire son tableau de bord avec un calme olympien. C’est pourquoi avec une application à la lettre, le leader d’En Marche a réussi à démonter toutes les failles de sa concurrente pour l’Elysée. Ce face à face d’une rare violence entre ces deux candidats avait l’allure d’un pugilat où tous les coups étaient permis.
Sur la forme, la présidente du Front National a montré une agressivité qui ne correspondait pas à la posture d’une prochaine présidente de la République. Sa légèreté dans les mots, ses ricanements frisant le mépris et la gratuité de ses attaques, ont fait que Marine a manqué de solennité et de gravité face à son vis-à-vis. Cela, au point d’occulter son programme qui méritait d’être éclairci tous plusieurs points.
Ce débat inédit sous la 5ème République mettait en scène deux candidats qui ont une perception radicalement opposée sur tous les thèmes qui ont été soulevés. Mais ce qu’en attendent réellement les électeurs c’est d’être conforté sur la cohérence et le sérieux des candidats. Et sur ces points, Marine LE PEN, par ses surprenantes mimiques et grimaces, est passée à côté de ce rendez –vous médiatique crucial avec les français.