Après le rejet par la Cour suprême de son pourvoi en cassation, et donc la confirmation de la peine de cinq ans d’emprisonnement ferme prononcée en première instance, le candidat Khalifa Sall a un pied dans la présidentielle et un autre en dehors.
Désormais tout dépendra de l’interprétation que le Conseil constitutionnel fera de la décision de la Cour suprême, la plus haute juridiction qui peut valider ou invalider sa candidature. On se rappelle que la Crei n’avait pas demandé la déchéance des droits civils de Karim, malgré l’insistance du gouvernement, mais le gouvernement a rejeté son inscription sur les listes électorales, synonyme d’invalidation de sa candidature.
Les cinq «Sages» peuvent épouser la thèse des avocats de l’Etat qui soutiennent que Khalifa Sall ne peut pas briguer le suffrage universel puisque la Cour suprême a confirmé le jugement en première instance. «Cette décision de la Cour suprême va écarter la candidature de Khalifa Sall. Le rabat d’arrêt n’a pas un caractère suspensif», soutient Baboucar Cissé, un des avocats de l’Etat du Sénégal.
Les cinq «Sages» peuvent également aller dans le sens des avocats de l’ex maire de Dakar et candidat de la coalition Takhawu Sénégal et lui reconnaître le droit de participer à la présidentielle de février 2019, puisqu’il a déjà franchi avec succès la barrière des parrainages. En effet, avocat de Khalifa Sall, Me Mamadou Aly Kane affirme que la Cour suprême n’a pas prononcé l’interdiction des droits civils et civiques à l’encontre de son client. «Nous en déduisons que jusqu’à ce jour, il reste électeur et éligible», dit-il.
«La Cour suprême n’a pas demandé l’application des dispositions de l’article 34 qui aurait privé Khalifa Sall de ses droits civiques. Cela veut dire que Khalifa Sall jouit de tous ses droits civils et politiques, qu’il peut être candidat», renchérit Seydou Diagne, un autre avocat du candidat de la coalition Takhawu Sénégal. «Malgré cette décision Khalifa Sall peut être candidat», soutient Moussa Tine.
3