Désignation du chef de l’opposition : une volonté du pouvoir de diviser l’opposition, selon Pastef

Politique

«Suite à la réunion du Front de Résistance Nationale tenue hier dimanche 30 août 2020 au siège de Bokk Gis-Gis, il est apparu aujourd’hui dans la presse des informations totalement contradictoires avec les conclusions de ladite réunion.

C’est le cas notamment sur le point relatif au statut de l’opposition et à celui de la désignation de son chef.

Sur ce point, certains médias, en s’appuyant sur des sources de mauvaise foi, ont publié des informations contraires aux positions défendues par nos plénipotentiaires présents mais également en déphasage avec le contenu du compte rendu qui nous a été envoyé par courriel par le coordonnateur du front, qui a présidé la rencontre.

Aucun vote n’ayant eu lieu, aucune position d’aucun parti n’ayant été révélée durant toute la réunion, les motivations de ceux qui ont informé cette presse sont révélatrices d’un comportement d’une certaine opposition accusée d’entretenir des relations coupables avec le pouvoir.

Il convient toutefois de préciser, à l’endroit de l’opinion publique, que la décision qui a été retenue hier et qui a été acceptée par tous les participants à la réunion a été celle de défendre au niveau de la commission sur le dialogue politique que, sur ce point, l’opposition n’a pas de position précise.

Pour rappel, en décidant de répondre aux concertations politiques, dans le cadre du Front de Résistance Nationale, notre parti n’a jamais été dans une logique de défendre des positions personnelles. A ce jour, toutes les positions que nous avons défendues dans ce cadre ne poursuivent qu’un seul objectif : doter notre pays d’un système politique qui lui permet d’organiser des élections libres et transparentes. À aucun moment, il n’a été question pour PASTEF-Les Patriotes de défendre des positions dans lesquelles il espère un gain autre que celui qu’il pourrait obtenir du peuple.

Conscient que la priorité du peuple sénégalais réside dans le combat qu’il mène pour sortir de l’impasse socio-économique dans laquelle le gouvernement actuel l’a mis par son incompétence et sa cupidité, PASTEF-Les Patriotes considère qu’une discussion autour de la désignation du chef de l’opposition constitue un point introduit par le pouvoir, dans le seul but de diviser l’opposition.

Ainsi, avions-nous toujours défendu l’idée de ne pas s’épancher dessus et de mettre plutôt l’accent sur les questions ayant trait à la transparence du processus électoral.

Il convient aussi de préciser que notre parti n’est nullement intéressé par la position de chef de file de l’opposition et n’a jamais été en discussion ou en négociation avec une quelconque frange de l’opposition, encore moins du pouvoir sur cette question.

PASTEF-Les Patriotes demeure convaincu que le meilleur gain politique qu’un parti politique puisse avoir c’est celui qui lui a été accordé par le peuple souverain et non un privilège issu de tractations politiciennes avec des conséquences budgétaires et sur le dos du peuple sénégalais. Et pour cela, nous croyons ferme que le vrai chef de l’opposition, c’est celui qui est reconnu comme tel par le peuple et non le statut offert sur un plateau d’argent par un pouvoir usurpateur et illégitime.

C’est pourquoi, nous considérons que l’information qui est sortie dans la presse n’est rien d’autre qu’une entreprise de manipulation que des politiciens en mal de popularité ont sournoisement orchestrée pour divertir le peuple sénégalais et pour détourner la classe politique des vraies questions qui intéressent les sénégalais notamment une lutte efficace contre la covid-19, une bonne relance économique ainsi que l’établissement de mécanismes démocratiques qui garantissent à notre pays l’organisation d’élections sans contestation.

Enfin voici le résumé succinct de notre position sur la question :

1- Loin des préoccupations du peuple, cette mesure n’a aucune importance pour les Sénégalais et ne doit pas être une priorité pour la classe politique. Un chef de l’opposition décrété n’est chef que de lui-même, de son parti et, peut-être, de sa coalition.

2- Cependant, puisqu’elle est inscrite dans l’ordre du jour de la commission et est inscrite dans la Constitution depuis le référendum de 2016 sans qu’aucune loi n’ait été adoptée depuis pour son application effective, nous suggérons, comme il est de coutume dans la majorité des démocraties où elle est appliquée, que la désignation du chef de l’opposition se fasse à partir de l’échelon législatif. Cette option se justifie par le fait que le chef de file de l’opposition dans les systèmes politiques où il est consacré, porte la voix de l’opposition sur des questions d’intérêt national. Ainsi, nous estimons que la représentativité à l’Assemblée Nationale est celle qui reflète le mieux les dynamiques en cours dans notre pays et à ce titre, elle constitue le lieu par excellence des débats, compromis, accords et désaccords entre Gouvernement et opposition, notamment au moment du vote des lois ;

3- Enfin, nous proposons, comme le sont les délibérations effectuées sur les autres points de ce dialogue politique, que toute décision sur le statut de l’opposition et celui de son chef ne puisse rétroagir pour régir des faits qui lui sont antérieurs et ceci, quel que soit l’échelon électoral retenu (présidentielle ou législatives). S’ajoute à l’argument juridique de la non-rétroactivité que, toutes les élections organisées par le pouvoir actuel l’ont été en écartant une grande partie des leaders de cette opposition et au moyen de manipulations frauduleuses du fichier électoral. Nous considérons donc que ces élections ne peuvent en aucun cas servir de base légitime pour désigner un chef de file de l’opposition. »

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