Leur nom restera grave comme dans du marbre à l’Assemblée nationale. Malgré leur relative jeunesse, ils font partie des rares députés que l’institution parlementaire a enfantés depuis sa création. Ils sont pertinents et déterminés, sans verser dans le populisme.
Ils sont relativement jeunes et ils sont incontestablement les vedettes de cette treizième législature qui commence. Ils siègent pour la première fois à l’Assemblée nationale, mais les députés Ousmane Sonko et Déthié Fall brillent par leur fougue, mais aussi et surtout par la qualité de leurs interventions lors des séances plénières.
Ils ont marqué les esprits, lors de la constitution de la commission ad hoc chargée de statuer sur la levée de l’immunité parlementaire du député Khalifa Sall, en passant par la déclaration de politique générale du Premier et le marathon budgétaire qui a pris fin la semaine dernière. Leur nom restera grave comme dans du marbre sur cette treizième législature. Ils font partie des rares députés qui ont marqué l’Assemblée nationale du Sénégal depuis sa création. Malgré leur relative jeunesse, leurs propos cachent mal leur amour pour une gestion rigoureuse des maigres ressources du pays.
Il faut dire que ces deux élus du peuple sont outillés intellectuellement, ils ont de la suite dans les idées. Et pour cause, Ousmane Sonko, le leader de Pastef, est ancien Inspecteur des Impôts et Domaines. Il a été exclu de la Fonction Publique en raison de ses révélations qui sont «incompatibles» avec son avec son statut de Haut fonctionnaire de l’Etat. De son côté, le vice-président de Rewmi est un ingénieur-polytechnicien et titulaire d’un MBA au Canada, selon sa page facebook.
Lors de ces plénières, ces deux députés ont été pertinents, sans pour autant verser dans le populisme, tranchants et déterminés sans être vulgaires. «Monsieur le président, vous faites honte à la Nation. Vous êtes un dictateur». Ces propos de Déthié au président de l’Assemblée nationale qui a refusé la parole à Me Madické Niang, le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, qui réclamait l’ajournement de la plénière convoquée pour la mise en place de la commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall, resteront à jamais dans les annales de l’institution parlementaire.
Ils ont donné ainsi du grain à moudre à la majorité parlementaire et au Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne. Et leurs propos ont fait très souvent la UNE des journaux. Ils ont passé tous les ministres à la moulinette lors du vote du budget. Leurs propos très durs envers le pouvoir et leurs accusations sous forme de révélations sont toujours fondés et le plus souvent ne sont pas démentis par le gouvernement.
Au contraire, Abdou Ndéné Sall, ministre délégué auprès du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du désenclavement, a avoué publiquement que Ousmane Sonko a raison sur le coût du TER. «Ousmane Sonko a raison sur le financement du TER», avoue le ministre. Mais le teigneux député se ne satisfait de cet aveu. Il affirme que cette confession n’éteint pas le débat. «Au delà, cet aveu sonne grave quant à la crédibilité et la sincérité du budget, car jusqu’à présent, c’est le montant de 568 milliards qui est inscrit dans le budget et dans le Plan Triennal d’investissement Public (PTIP) 2018-2020. Quid du dépassement», assène Ousmane Sonko.