Dans son mariage avec l’Alliance pour la République (Apr), le Ps a toujours été perdant. La formation politique des Verts de Colobane a en effet perdu sur toute la ligne dans cette union contre-nature.
Il a perdu sa raison d’être, celle de toute formation politique, qui est la conquête et la gestion du pouvoir. Le parti, qui a dirigé le Sénégal durant quarante ans, de l’indépendance à l’an 2000, a décidé de mettre entre parenthèses ses ambitions de reconquête et de gestion du pouvoir au profit de l’un des derniers nés de l’arène politique, l’Apr. Un parti d’obédience libérale, issu des flancs du Pds. C’est pourquoi d’ailleurs, en s’alliant avec ce dernier, ou plutôt en se donnant corps et âme et sans retenu aucune, au parti présidentiel, le Ps a perdu son âme.
Mais le parti a surtout perdu son unité. Le Ps a résisté durant douze longue années à la tentative de démembrement orchestrée par l’ancien président Abdoulaye Wade. Mais avec le président Macky Sall, il a volé en éclats. Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar, l’une des valeurs sûres, et tous les partisans du divorce ont été exclus. Maintenant, Moussa Bocar Thiam, le porte-parole adjoint du parti a claqué la porte. Selon toute vraisemblance, ce maire de Ourossogui, fidèle parmi les fidèles d’Ousmane Tanor Dieng, a rejoint l’Apr.
Et la saignée risque de s’accentuer avec les prochaines élections locales. Beaucoup d’élus locaux socialistes vont claquer la porte de leur formation politique, lorsque les responsables locaux de l’Apr voudront conquérir leurs localités. Parce qu’à ce moment, la direction du Ps se retrouvera impuissante face à la volonté de puissance de l’allié apériste.
Car c’est devenu un secret de Polichinelle. Partout au Sénégal, principalement à Dakar, les responsables apéristes auront à cœur d’arracher les collectivités locales des mains des socialistes.