Election présidentielle en France: Macron face au mur LEPEN dans sa marche vers l’Elysée

Politique

Le second tour des élections présidentielles en France opposera Emmanuel Macron à Marine LEPEN. Un face à face entre deux candidats que tout oppose et qui promet d’être intense compte tenu de l’enjeu. En effet, pour la seconde fois après 2002, l’extrême droite se retrouve aux portes du pouvoir.

Abdoul Aziz AGNE, correspondant permanent en France

Les sondages émis durant toute la campagne électorale, n’ont pas été démentis. Le second tour de l’élection présidentielle va opposer la présidente du Front National, Marine LEPEN au leader du mouvement En Marche, Emmanuel MACRON. Un combat d’une autre allure générationnelle qui reste plus que jamais ouvert. Déjà les différents débats organisés durant la campagne électorale, ont fini de mettre à nu les différences fondamentales entre ces deux qualifiés au second tour.

Sur la question de la laïcité, le leader du mouvement En Marche opte pour une approche rassembleuse et de tolérance qui permet à tout français de pratiquer librement sa religion. « Un vivre ensemble basé l’acceptation de l’autre et le refus de la stigmatisation et de la division », selon Emmanuel MACRON. Une toute autre lecture pour Marine LEPEN qui trouve que la lame de fond dans la gestion de la laïcité en France réside dans l’islamisme dit radical. Deux approches qui résument leur différence de vue fondamentale sur la question.

 Cette différence va jusqu’à leur mode de procédé et d’évolution dans la sphère politique française. Si Emmanuel MACRON, dans sa marche aura réussi à piocher  bien à gauche qu’à la droite, Marine LEPEN soutient son option du « ni-ni ». C’est-à-dire ni le parti socialiste ni Les Républicains. Son léitmotiv, bouter dehors ces grands partis qu’elle appelait ironiquement l’ « UMPS ».

C’est justement sur cette fibre de « dégagisme » que la présidente du Front National compte s’appuyer pour décrédibiliser son adversaire. Cela, en caricaturant Emmanuel comme le candidat du système et ancien ministre des finances d’un certain François HOLLANDE.

Les prochains jours, gagneront en intensité dans cet ultime affrontement des présidentielles de 2017. Un face à face où tous les coups seront permis et  les  dérapages ou faux-pas évités. Déjà dans les derniers jours de la campagne électorale, Marine LEPEN qui jusqu’ici avait réussi son opération de diabolisation de son parti, avaient commencé à renouer avec les anciens réflexes de son père. Cette politique d’exclusion qui renvoie les immigrés chez eux, tout en étant très ferme face à l’islamisme. Sa dernière trouvaille consiste à vouloir « expulser du territoire français tous les fichés S ». Une sortie à laquelle avait violement répondu le Premier Ministre Bernard CAZENEUVE, qui trouve illégale cette idée de la présidente du Front National.

Mais il faut dire que les attentats perpétrés récemment sur les Champs Elysées, ne manqueront pas d’impacter sur le vote des français au second tour. La réalité politique en France est qu’à chaque fois, le candidat qui se qualifie au second tour avec un autre du Front National, est déclaré de facto le futur président de la République. Le sursaut national, la Société civile et même les candidats des autres partis s’organisent sans attendre à faire barrages aux idées xénophobes et d’exclusion.

Mais force est de reconnaître que le contexte est différent. Depuis quelques années, la France croule sous les coups de boutoirs des islamistes radicaux qui organisent régulièrement des attentats sur son territoire. La crise sociale atteint un niveau très élevé en France avec près de 4 millions de chômeurs. Tirant sur les ficelles du nationalisme, Marine LEPEN défend que face à cette situation, la priorité doit être accordée aux travailleurs nationaux au détriment  des étrangers.

Autant de facteurs qui, aujourd’hui, font que le leader du mouvement En Marche se retrouve face à une muraille dans sa marche vers l’Elysée. Cela, d’autant plus que les prochains débats vont également tourner autour de la culture française. Une polémique déjà entamée entre les deux candidats durant la campagne et qui risque d’être remise au goût du jour pour la candidate du Front National. « Il n’y a pas une culture française mais des cultures françaises », avait soutenu Emmanuel MACRON. Cela, non sans justifier son propos par le fait que la culture française, a subi l’influence de plusieurs autres cultures.  Une assertion considérée comme une grave méconnaissance de la culture et de l’histoire de la France.

Comme pour dire qu’entre ces deux protagonistes, le bras de fer ne fait que commencer. Et les prochains jours seront riches de déclarations et de diatribes dans ce second tour dont l’issue reste plus que jamais incertaine.

 

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