Malgré les nombreuses agences dédiées à l’emploi des jeunes et malgré les milliards investis chaque année, l’emploi des jeunes demeure un casse-tête. «L’emploi des jeunes, c’est quoi le problème», s’interroge Cheikh Tidiane Ba.
Le directeur général de la Caisse de dépôts et consignation (Cdc) souligne que l’État a fait beaucoup d’efforts en matière de recrutements et d’encadrement, de formation et de financement des entrepreneurs (Adpme, Fongip, DER, Ccmp, etc.). «Mais… ça grince », écrit-il sur sa page Facebook. «La DER, par exemple, c’est 150 000 bénéficiaires directs de crédits au niveau national, 80 milliards Cfa financés en faveur des entrepreneurs, 552 communes du Sénégal touchées, 3 700 bénéficiaires formés, 3 070 unités économiques immatriculées, 2 452 unités économiques, 110 startups du numérique accompagnées et pourtant…ça grince encore», poursuit-il.
Le problème, selon lui, réside dans le fait que beaucoup d’étudiants s’orientent vers les mêmes filières de formation. «En réalité, à mon humble avis, nous sommes en face de quelques sources de problèmes. La formation : en tant que manager, je suis impressionné par le nombre de demandes d’emploi à profils ‘’marketing’’ ou ‘’banques-finances’’ ou ‘’logistiques’’. Très loin de moi, l’idée que ce sont là de mauvaises filières», dit-il, ajoutant que si tout le monde fait la même chose, cela induit un télescopage sur le marché du travail et une offre qui devient supérieure à la demande. «Une génération spontanée d’entrepreneurs. Face à la difficulté, beaucoup de jeunes se trouvent des habits d’entrepreneur, exhibent des projets ou plutôt …des idées de projets et exigent un financement. Finalement, compte tenu, de l’impréparation à la vie d’entreprise, de l’insuffisance de la formation, entre autres, beaucoup d’entreprises deviennent des morts-nées ou ne créent pas la richesse escomptée pour subvenir aux besoins des promoteurs», souligne encore le directeur général de la Cdc.
A cela, s’ajoute, d’après lui, l’éparpillement des ressources. «Je suis de ceux qui pensent que le nano-crédit est un moyen de survie mais pas de vie. L’on me dira que Babacar Ngom est parti de rien. Oui mais des Babacar ne courent pas les rues Les marchés sont devenus très concurrentiels et exigent des moyens de plus en plus importants pour en acquérir une part», note-t-il.