Selon un rapport de la banque mondiale, si des mesures ne sont pas prises d’urgence pour remédier à la stagnation de la compétitivité, les économies africaines ne créeront pas suffisamment d’emplois pour le nombre de jeunes qui vont entrer sur le marché du travail. Telle est la conclusion d’un rapport rendu public aujourd’hui, qui préconise de modifier rapidement les politiques actuelles, car en l’état, elles permettront de créer tout au plus, 100 millions de nouveaux emplois au cours des 20 prochaines années au lieu des 450 millions dont l’Afrique aura besoin.
Fruit de la collaboration du Forum économique mondial, de la Banque africaine de développement et du Groupe de la Banque mondiale, l’Africa Competitiveness Report est publié tous les deux ans.
L’édition 2017 se penche sur les enjeux de l’évolution démographique de l’Afrique, en mettant en évidence les mesures qu’il importe de prendre en priorité pour y faire face. Elle pointe notamment la nécessité d’entreprendre des réformes pour améliorer la qualité des institutions, les infrastructures et les compétences, et pour promouvoir l’adoption de nouvelles technologies. La construction de logements et l’amélioration de l’aménagement urbain offrent aussi des possibilités de stimuler la compétitivité à court terme.
Selon le rapport, la capacité des économies africaines à créer suffisamment d’emplois pour une population jeune, et, de plus en plus nombreuse, passe par la mise en œuvre urgente et fructueuse de réformes qui permettront d’accroître la productivité. La compétitivité renvoie à l’ensemble des institutions, politiques et facteurs qui déterminent le degré de productivité — et par conséquent la prospérité future — d’un pays. Le rapport, qui couvre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, paraît dans une conjoncture marquée par le ralentissement de la croissance économique dans la plupart des pays de la région après une dizaine d’années d’expansion soutenue. Il est probable que cette stagnation se poursuivra si aucune amélioration n’est apportée aux éléments qui déterminent fondamentalement la compétitivité.
Les défis que doivent relever les dirigeants africains sont aggravés par une croissance démographique rapide, qui devrait se traduire par l’arrivée de 450 millions de personnes supplémentaires sur le marché du travail au cours des 20 prochaines années. Or, selon le rapport, les politiques actuelles ne permettront de créer que 100 millions d’emplois au cours de cette période.
L’Afrique a une population jeune et dynamique qui pourra toutefois relancer l’économie de la région si des réformes ciblées à court et à long terme sont prises dans des domaines essentiels, souligne le rapport, en présentant les domaines d’intervention prioritaires pour l’amélioration de la compétitivité.
À court terme, le rapport préconise la poursuite de réformes sectorielles en priorité dans des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre, telles que les agro-industries et le bâtiment, mais aussi en faveur des microentreprises, pourrait stimuler la création d’emplois à brève échéance. Mais aussi l’offre d’un soutien ciblé pourrait remédier aux graves problèmes économiques auxquels sont confrontées les régions et les populations vulnérables dans les pays fragiles et des politiques d’ouverture des échanges favoriseront l’intégration économique régionale.
Dans le long terme, le rapport voudrait un renforcement des institutions est une condition nécessaire à une mise en œuvre plus rapide et plus efficace des politiques publiques. Les carences qui ont pu être observées sur le plan de l’exécution dans le passé sont souvent imputables à la précarité des institutions. Il recommande aussi la nécessité d’améliorer l’infrastructure pour permettre au commerce de se développer et promouvoir l’expansion des entreprises.